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L'enfance de l'AAR


ENNIX

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Au-delà de la variété des patronymes dans l'Archiduché de Savoie qui ne manque pas de m'amuser, je me demande maintenant (oué, je progresse par étape, une réflexion par pavé, ou alors tous les deux mois, mon cerveau est un hyperactif) à quel point le comportement de l'IA est cohérent. Je suppose que pour la toute dernière révolte, celle de Haute-Bourgogne, c'est toi qui es allé fouiller loin dans les archives (à moins que tu n'aies pris note à l'époque) que les Châtenois ont perdu la Lorraine suite à une révolte une quinzaine d'années plus tôt, et décidé que puisqu'ils se sont alliés à Sébalde ils ont un excellent prétexte au sein de la "coalition" pour faire des commanditaires et justifier ainsi qu'un espèce de vague noble ait décidé de se soulever ; plutôt que ces histoires d'influence et commanditaires soient déterminées avant ça par l'IA pour lancer un conflit à tel endroit contre telle personne ?

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En tapant ma prochaine bûche, j'ai googlé pour vérifier le nom Éginolphe, ce que je pensais être la version latinisée d'Eginolf, et je suis tombé sur...



Ça



Apparemment, avant moi, le seul à avoir employé cette orthographe est un certain Hubert Charles qui a publié un livre sur les mœurs des Fribourgeois au début du XIXème siècle ^^'

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Épisode 12: 1277-1291 Quand les Montagnards prennent de la Mer, Partie V: La Guerre des Marchands

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Retour au bureau d'universitaire bordélique.

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Wiliknia Moloka'i:

Les succès de la régente de Bourgogne, loin de la satisfaire, vont au contraire la rendre plus belliqueuse encore: de la même manière que ses victoire contre les révoltes des années 1260 l'avaient mise suffisamment en confiance pour attaquer la Bohème, sa victoire face aux Châtenois en 1277 l'amène à se sentir prête à défier Venise et à reprendre à son compte les ambitions de son fils d'expansion de ses états dans la Péninsule Italienne. Le Sud de celle-ci est depuis plusieurs siècles l'objet de sanglantes rivalités entre monarques du bassin méditerranéen; Byzantins et Arabes sont les premiers à se disputer la Péninsule, puis les Normands emmenés par la Maison de Hauteville s'installèrent à partir de 1030 et dominèrent la région jusqu'à la moitié du XIIème siècle, après quoi Venise, la Papauté, les rois de Bohème et enfin la maison de Savoie et les empereurs germaniques disputèrent le contrôle de la région aux Normands, Byzantins et Arabes.

La première cible de la régente Albina va être la province byzantine de Bénévent: cette région, au centre de l'ancienne principauté lombarde éponyme, s'étend de la frontière avec la province de Naples au sud jusqu'au port de Termoli sur l'Adriatique. La région -sur le papier un fief papal- fut dominée par la dynastie normande des Hauteville jusqu'en 1225: le dernier seigneur du domaine, l'évêque Pandolf de Cascina faisant de l'Église l'héritière de son fief. Jusqu'en 1260, Venise et Rome se disputent le contrôle de la région, avant qu'elle soit conquise pour le compte de Byzance par le Mercenaire Chypriote Zénobie d'Ascolie.

Or en 1277, l'Empire Byzantin est grandement affaiblit et en pleine guerre civile: en 1261, la dynastie des Fatimide qui contrôle déjà un quart de la péninsule anatolienne lance une campagne visant à en conquérir la totalité. Les armées byzantines se montre incapables de résister à leurs adversaires arabes: la quasi-totalité de la Péninsule tombe sous leur contrôle, et arrivent aux portes de Constantinoples en 1270. La secte des assassins passée au service de la dynastie Fatimide parvient alors à faire assassiner l'impératrice Sybille dans ses appartements, provoquant la panique et l'exode des familles de la noblesse byzantine qui se réfugient à Thessalonique.

Constantinople et son empire ne survivent à la guerre que parce que l'Ilkhanate toujours en expansion conquière le Levant, l'Égypte et la Cyrénaïque, contraignant les armées arabes sur le point de donner le coup de grâce à se replier vers la Syrie pour sauver ce qui peut l'être.

À ce moment commence une violente controverse qui ne tarde pas à dégénérer en conflit ouvert entre le jeune empereur Néophyte, couronné à la mort de sa mère Sybille alors qu'il n'a que onze ans, et le régent de l'Empire Byzantin: le très puissant Duc d'Adrianople, Léon II Cantacuzène, l'homme le plus riche de tout l'Empire, qui avant même d'être proclamé régent gouvernait depuis sa cité d'Adrianople les Thèmes de Macédoine, de Strymon, de Samos, des Cibyrrhéotes et des Arméniaques et commandait aux armées byzantines.

L'empereur Néophyte reproche à son régent d'avoir privilégié la défense de ses propres terres au détriment du reste de la péninsule anatolienne, et d'être par c#nséquent responsable de l'arrivée au Bosphore des armées fatimides. Le Duc s'en défend, arguant que l'importance stratégique de ses domaines, notamment les Thèmes de Samos et des Cibyrrhéotes, où stationnent à l'époque l'essentiel de la flotte byzantine l'obligea à les défendre en priorité. Loin d'être convaincu par les dénégations de son vassal, le jeune empereur exige que ce dernier ainsi que l'ensemble de la noblesse byzantine dont les terres se trouvent dans la péninsule balkanique participent financièrement à d'ambitieux projets de reconstruction de routes et de forteresses dans les provinces byzantines d'Anatolie qui furent occupées par les armées arabes. Cette exigence provoque la fureur d'une grande partie de la noblesse byzantine, ainsi que des vassaux bulgares de l'Empire (dont les plus importantes familles sont liés par mariage aux Cantacuzène), qui se révoltent contre leur jeune souverain au début de l'année 1276, débutant une guerre civile qui durera jusqu'en 1292, et qui offrira aux Fatimides l'opportunité de consolider leur présence en Anatolie centrale, le Sultan Bashir IV installant sa capitale à Ankara en 1284.

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Divisions administratives de l'Empire Byzantin au début du XIème Siècle

En Rouge: Limites des territoires administrés par Léon II Cantacuzène en 1260

En Vert Foncé: Limites des territoires byzantins sous contrôle Fatimide en 1260

En Bleu: Limites des territoires occupés par les Fatimides 1261-1274

En Vert Feuille: Territoires annexés par les Fatimides en 1284 à la faveur de la guerre civile byzanbtine

En Orange: Frontières levantines de l'Empire Mongol

Au début de la guerre civile, Zénobie d'Ascolie qui reçu le Bénévent en fief va faire l'erreur de s'allier au Duc d'Adrianople. La régente de Savoie n'a que faire des querelles politiques qui agitent l'Empire Byzantin, mais elle sait que les deux belligérants dont les capitales respectives se situent à moins d'une semaine de marche l'une de l'autre seront trop occupé à s'affronter en Thrace pour se soucier des provinces italiennes. Elle ordonne au général Boris de Savoie d'attaquer une région mal défendue, la plupart des troupes locales étant parties pour la Grèce. Lever et envoyer des armées à Naples en vue de l'attaque de la province demande plus de temps que l'invasion en elle même, qui s'achève au début du mois de Janvier 1278.

Sur le plan des affaires intérieures de l'Archiduché de Bourgogne, les choses se calment à nouveau pour un temps, jusqu'en 1284

Bernix:

C'est alors que la Guerre des Marchands commence

Wiliknia Moloka'i:

Appeler le conflit qui vient "Guerre des Marchands" est un raccourci simpliste et faux. S'il est exact que les grandes républiques marchandes (La Hanse, Pise et Venise) vont jouer y jouer un rôle important, les origines du conflit se trouvent dans des querelles de pouvoirs propres aux grandes familles aristocratiques du Saint Empire: la centralisation des pouvoirs dans les mains de l'Empereur obtenue par Ernst Rapotonen lors de la Diète de Dole est très mal vécue par la noblesse germanique: beaucoup de seigneurs du Saint Empire voyaient ces renforcements du pouvoir impérial comme une mesure temporaire, destinée à être abolie dès la fin de la Croisade, or, les empereurs Nakonides refusent de revenir sur ces changement légaux, arguant que le traité de paix signé avec l'Empereur Kubilai Khan ne vaut que tant que ce dernier reste empereur de tous les Mongols et que son gigantesque empire représente toujours une menace.

Bernix:

Les événements semblent pourtant leur donner raison: les Mongols continuent leur expansion

Wiliknia Moloka'i:

Effectivement: non seulement l'Ilkhanate Chiite s'empare de l'essentiel des territoires Fatimides, mais il s'étend également par le nord: la Principauté de Crimée, le dernier des états de l'ancienne Confédération de Coumanie, qui à son apogée s'étendait des Carpates à l'Ouest aux rives du Lac Balkach à l'Est avant de se désagréger au XIIIème siècle face à l'avancée mongole est conquise par l'Ilkhanate en 1255.

Quand, en Mars 1276 le souverain de la Horde d'Or, Khal Khan se converti au Catholicisme, une révolte éclate au sein des populations russes orthodoxes, qui trouvent un Allié inattendu des Chevaliers Teutoniques, installés à Kiev. La capitale de l'ancienne principauté slave a connu une histoire tourmentée: elle passa sous tutelle Coumane en 1126 à la chute du Prince Radoslav le bossu, puis fut conquise par la Pologne sous le règne de la reine Pechna au siècle suivant, en 1229, pour finalement être donnée à l'Ordre monastique par le roi Maciej le Sage en Décembre 1245.

Le Grand Maître de l'Ordre Teutonique à cette époque, Sigismond von Brumath, se méfie depuis toujours des Mongols et ne croit pas un seul instant à la sincérité du Khagan de la Horde d'Or. Il renforce les frontières nord de ses domaines, lève des armées dans les régions du Sud de la Pologne où son ordre a une forte présence, et permet aux orthodoxes rebelles d'utiliser ses domaines comme base arrière. Mais la Horde d'Or n'attaque pas: le Khagan de la Horde d'Or préfère laisser ses armés sur son propre territoire et se tourne vers son aîné, le Khagan d'Ilkhanate Daritai Khan, qui depuis la Crimée lance ses armées à l'assaut des territoires de la sphère d'influence de l'Ordre Teutonique. Bien que théoriquement lié lui aussi par le traité de paix de Kubilai Khan selon lequel de son vivant aucune armée Mongole ne prendrait d'assaut des terres fidèles à Rome, Daritai Khan argue qu'en apportant son soutient à des rebelles orthodoxes, les Chevaliers Teutoniques et leurs alliés du Sud de la Pologne se sont affranchis de la tutelle romaine et ne sont plus protégés par le traité. Le Khan Suprême des Mongols n'intervient pas et laisse son vassal libre de guerroyer comme il le souhaite: Kiev est mise à sac le 8 Octobre 1283, et Daritai continue son assaut jusqu'à ce qu'en 1286 toutes les terres où la présence de l'Ordre Teutonique se faisait sentir soient conquises, plaçant de ce fait l'Ilkhanate aux portes de la Bohème et du Saint Empire Romain Germanique.

Bien qu'inquiets de l'avancée continue de l'Empire Mongol, les aristocrates allemands s'obstinent à demander le retrait des réformes de la Diète de Dole, arguant que la décision de donner plus de pouvoir à l'Empereur ne prévaut qu'en temps de guerre et devrait être abolie, quitte à la rétablir si le Saint Empire lui-même venait à être directement menacé. Une autre raison derrière leur réticence vient du fait que la Maison Impériale des Nakonide s'appuie sur la noblesse italienne ainsi que sur les deux plus puissantes Maisons Nobles de l'Empire que son les Savoie, maîtres de la Bourgogne, et les Von Sayn, nouvellement élevés au rang archiducal et maîtres de la Lorraine et de la Bavière-Carinthie. Symbole de l'influence de ces familles, les Nakonides installent leur capitale à Trévise, au carrefour des routes menant à Turin, la capitale bavaroise d'Augsbourg, et les grandes cités italiennes que sont Florence et Pise.

La petite et moyenne noblesse allemande n'aime guère voir son influence éclipsée par une coalition dont elle est exclue. En fait, lorsque Gothard de Châtenois tenta de renverser la régente Albina Castoride, il n'hésita pas à se présenter comme le champion de la petite noblesse germanique, et bien que sa famille ai longtemps été l'une des plus puissantes du Saint Empire, il reçu à l'époque la sympathie ouverte de plus d'un Baron allemand.

Toujours est-il que les deux premiers empereurs Nakonides, Matthias Premier et son petit-fils Matthias II refusent de revenir sur les décisions de la diète de Dole.

L'quilibre des pouvoirs change quand l'Empereur Matthias II meurt de manière prématurée à 43 ans en Août 1283, des divisions apparaissent au sein de la Maison Nakonide: c'est le frère cadet de l'Empereur -Éginolphe- qui est élu pour lui succéder, mais deux membres plus âgés de sa Maison -son cousin germain Bérenger Nakonide, qui fut fait Duc de Fès par Matthias II et le duc de Modène Rutger II, le petit neveux de Matthias Premier- s'estiment chacun plus apte à régner sur le Saint Empire.

Aussi lorsque le conflit éclate en 1284, l'Empereur Éginolphe se fait en fait face à une coalition hétéroclite, qui compte deux de ses cousins qui désirent le trône impérial, une multitude de petits barons, emmenés par quelques comtes et ducs qui souhaitent retrouver davantage d'autonomie et espèrent qu'un nouvel empereur leur étant redevable leur donnera satisfaction, quelques seigneurs d'Italie et d'Afrique du Nord -notamment les Ducs de Salerne et d'Alger- qui se rêvent souverains indépendants, auxquels il faut rajouter la Ligue Hanséatique dont le principal but est d'obtenir l'immédiateté impériale ainsi que le droit de frapper sa propre monnaie et la République de Venise qui finance les rebelles en premier lieu pour affaiblir le Saint Empire.

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Retour au bureau d'universitaire bordélique à la bouteille de Cognac

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Yang Wen-Zhuge-Li:

La Maison de Savoie, l'une des deux grandes familles loyalistes, va participer au conflit essentiellement en Italie, en combattant Venise et Salerne: c'est l'Archiduc Constantin en personne qui mènera les armées qui prennent d'assaut le Duché de Salerne: la cité de Salerne, capitale du Duc Bruno II, se situe à moins de 50 kilomètres de Naples, mais, accueillant la plus ancienne université de médecine d'Europe, l'Archiduc, sur les conseils de sa mère, épargne la cité et la campagne environnante et s'en va mener une laborieuse campagne de conquête, prenant un à un les villes et villages du Duché rebelle mais épargnant sa capitale et laissant ouverte les principales routes terrestres et maritimes y menant afin de ne pas faire subir de dégâts collatéraux à l'université de ce que l'on nomme à l'époque "la Cité d'Hippocrate". L'essentiel du Duché est occupé par les troupes savoyardes dès le début de l'année 1286, mais son seigneur restera maître de sa cité jusqu'à sa capitulation le 2 Novembre 1293.

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Adriatique en 1284

En Gris Clair: Loyalistes du Saint Empire

En Rouge: États de la Maison de Savoie (Loyalistes)

En Gris Foncé: Fiefs rebelles du Saint Empire

En Bleu: Venise et états inféodés

En Jaune: États du Pape

En Marron: Fiefs du Royaume de Bohème

En Orange: Hongrie

En Violet: Loyalistes byzantins

En Rose: Fiefs rebelles de l'Empire Byzantin

Mais le front le plus important pour les armées bourguignonnes est le front vénitien: dès le début de la guerre des marchands, la régente charge le général Boris de Savoie de s'emparer de la province de Siponto: celle-ci, située au nord des Pouilles, fut le dernier bastion de la Maison de Hauteville: leur dernière capitale, Siponto, périclita après qu'un violent tremblement de terre en 1223 détruisit la Lagune sur les rives de laquelle la cité avait été construite, et ironie de l'Histoire, c'est une autre cité lacustre, Venise qui en 1232 fit la conquête de ce territoire, et fit bâtir la cité de Nuovo Siponto quelques kilomètres plus au nord.

Quelques 15.000 soldats savoyards traversent les Apennins et prennent d'assaut la cité vénitienne au printemps 1284 qui tombe rapidement. l'Occupation dure une année, avant que les armées d'Ancône ne se mettent en marche.

La cité d'Ancône fut prise par l'Empereur Henry IV à la fin du XIème siècle durant sa campagne de reconquête de l'Italie, et officiellement rattachée au Saint Empire Romain Germanique à la signature de la Paix de Saint Bernard en 1102. Quand la Dynastie Salienne perd le trône Impérial 90 ans plus tard, la population d'Ancône fait partie de celles qui se soulèvent contre la tutelle du Saint Empire. à la différence de la plupart des cités et provinces italiennes qui se révoltent à cette époque elle parvient, grâce à l'aide de Venise, à résister aux armées du Saint Empire qui reconnaît officiellement son indépendance le 6 Juin 1205. Victorieuse mais très endettée vis à vis de Venise, elle passe alors dans les fait sous la domination de cette dernière, et l'assiste dans toutes ses guerres.

Les Armées d'Ancône se se mettent donc en marche et traversent les Abruzzes en direction des possessions savoyardes. Les troupes du général Boris de Savoie repartent vers le Nord pour leur couper la Route de Naples, et la bataille entre les deux armées se déroule à proximité de Foggia les 3 et 4 Mars 1285: les armées de Boris sont vaincues, mais elles parviennent à infliger suffisamment de pertes à leurs ennemis pour que ceux-ci ne soient plus en mesure de menacer Naples, où se replient les armées de Savoie, alors que Siponto repasse sous contrôle vénitien. Mais cette bataille n'est qu'une distraction: depuis Juin 1284, Pise et Aoste préparent une attaque massive de la Lagune de Venise: 160 galères pisanes et près de 100 galères battant pavillon savoyard partent en direction de l'Adriatique. Cette flotte n'est en réalité pas très impressionnante comparée aux 3.000 navires et 36.000 marins de la marine vénitienne, mais celle-ci ne peut alors être mobilisée dans son ensemble: l'arrivée de l'Ilkhanate en Méditerrannée et sur les rives de la Mer Noire ainsi que la violente guerre civile qui secoue l'Empire Byzantin pousse la République vénitienne à dédier l'essentiel de ses ressources au renforcement de ses avants-postes en méditerranée orientale. La Mer Adriatique est ainsi laissée sans défense, et la flotte Pisano-Savoyarde va profiter de cette situation pour traverser cette mer et attaquer Venise directement.

La Bataille du Lido est un traumatisme pour les Vénitiens qui ne s'attendaient pas à voir leur Lagune prise d'Assaut. Du fait de la grande proximité de Trévise, la capitale Impériale des Nakonides, la république vénitienne a durant les années 1260 et 1270 fait construire la "Grande Muraglia Veneziana": la Grande Muraille de Venise: douzes forteresses ceignant la Lagune de Chioggia au Lido de Jesolo, et également obtenu par traité en 1276 de l'Empereur Matthias II qu'il ne stationne aucune de ses armées dans un territoire allant de Trieste à Ravenne en passant par Udine et Vérone, mais ils n'ont jamais imaginé qu'ils finiraient par être attaqués par la mer, par une flotte bien plus petite que la leur et par dessus le marché commandée par des montagnards.

120 galères de guerre à peine défendent la Cité des Doges quand l'assaut commence, et la sanglante bataille navale, si elle coûte aux assaillants les deux tiers de leur flotte, se termine malgré tout par une défaite Vénitienne. Pour la première fois depuis que Pépin d'Italie, le troisième fils de Charlemagne, assiégea sans succès la lagune en l'an 804, Venise est en danger d'être prise. Mais alors que le siège de la Lagune par Pépin s'était achevé en désastre pour les armées franques, la situation est très différente du fait de la proximité de Trévise, capitale impériale des Nakonides: si le traité signé par son frère avec Venise interdit à l'empereur Éginolphe d'envoyer des troupes en renfort, rien ne lui interdit d'apporter une aide logistique aux soldats savoyards et aux marins pisans qui les accompagnent: après la victoire de ces derniers à l'entrée de la lagune de Venise, ils s'installent à Choggia, et durant la totalité du Siège de Venise, ils ne manqueront de rien, allant jusqu'à recevoir du vin sorti des caves de l'Empereur Éginolphe en personne qui s'amuse de la situation. Celle-ci devient encore plus surréaliste après la prise de Mestre en Juin 1285: le général Boris de Savoie est rappelé de Naples par la régente Albina pour commander aux troupes qui assiègent Venise, et une fois à Mestre, il va prendre l'habitude, au moins une fois par semaine, de quitter tôt le matin son quartier général de Mestre pour se rendre à pied et souvent non accompagné dans la demeure de l'Empereur à Trévise, déjeune avec ce dernier avant de repartir, à nouveau à pied vers Mestre.

Une fois la sanglante bataille du Lido terminée, le reste du siège de Venise constitue un voyage d'agrément pour les attaquants. Même la cité sur la lagune ne souffre que relativement peu du siège: la contrebande de denrées alimentaires pour alimenter la ville se fait sans encombre: la régente de Bourgogne va même jusqu'à donner l'ordre à son général d'encourager et de superviser le marché noir: "Que l'or vénitien s'en aille donc alourdir les bourses de nos soldats", lui écrit-elle, "Venise capitulera d'autant plus vite si elle nous paye pour lui faire la guerre".

Ce qui va pousser le Doge Innocent d'Asti -arrivé au pouvoir après l'assassinat resté impuni de Sévère de Médicis, un fils d'immigrés toscans dont l'élection à la tête de la République avait outragé la faction conservatrice de la République à capituler en Avril 1287, c'est le fait que si la ville reste alimenté en nourriture et en biens d'usages courant, l'Arsenal de Venise, mis en fonctionnement en 1104, premier employeur de la Cité avec ses quelques 16.000 ouvriers et responsable de la fabrication de la quasi-totalité des navires vénitiens n'est plus alimenté en matières premières: sans l'Arsenal, c'est toute la thalassocratie vénitienne qui est menacée, sans compter que sans travail et sans salaire, les ouvriers du Castello commencent à s'agiter et à causer des inquiétudes à la classe dirigeante de la république. Plutôt que de risquer de perdre l'ensemble de son empire maritime, le Doge choisi d'abandonner à la maison de Savoie les territoires dépendant de Siponto et de renoncer à aider financièrement aux seigneurs en rébellion contre l'Empereur Éginolphe.

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Retour au bureau d'universitaire bordélique.

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Wiliknia Moloka'i:

En se retirant du conflit en cours, Venise sonne le glas des ambitions des Ducs de Fes et de Modène, qui dépendaient financièrement de cette dernière pour financer leurs armées. Modène ne tarde pas à être prise par les armées loyalistes; du fait de l'éloignement de ses domaines, le Duc de Fès parvient un temps à organiser son domaine en principauté indépendante, mais doit faire face à la révolte de population musulmane de la région et finit par en être chassé par les armées de l'Émir Mahtar II de Tanger en 1293.

La situation est différente au nord du Saint Empire: premièrement parce que les provinces entrées en rébellion sont loin des centres du pouvoir nakonide, mais aussi parce que celles-ci ne désirent pas renverser l'Empereur: le conflit s'enlise, et les principautés allemandes rebelles vont continuer à fonctionner comme autant d'états indépendants jusqu'à la signature du traité d'Augsbourg le 2 Novembre 1293: l'Empereur Éginolphe renonce à la plupart des réformes de la Diète de Dole, accorde l'immédiateté impériale à la ligue Hanséatique, et autorise à nouveau l'ensemble de ses vasseaux directe à frapper leur propre monnaie: le pouvoir impérial, fortement renforcé à la fin de l'ère des Rapotonen, est de nouveau affaiblit au profit des seigneuries féodales.

Aucun des deux souverains de la Maison de Savoie ne participera à la signature de ce traité: Albina de Savoie s'éteint à l'âge de 81 ans le 12 Mars 1289, après avoir dirigé les états de Savoie pendant 35 ans, et son fils ne lui survit même pas deux ans: ayant retrouvé les pleins pouvoirs sur son domaine, sa seule décision d'importance sera de lancer une campagne avortée contre le Duc des Pouilles Ljutomisl le cruel: il subit une attaque gravissime -probablement un accident vasculaire cérébrale- qui le laisse paralysé le 14 Janvier 1291 à Naples alors qu'il se prépare à marcher sur les Pouilles; il décède finalement le 6 Février. Les seigneurs de l'Archiduché de Bourgogne se réunissent à Aoste, où ils prennent le contre pieds de leurs prédécesseurs: plutôt que d'élire un Archiduc jeune et sans expérience: cette fois-ci ils se tournent vers un marchand et diplomate de 55 ans, né et élevé à Pise: Pagano da San Miniato de Savoie: par sa mère le petit fils de l'archiduc Buonconte et par son père le petit fils d'Éginolphe de San Miniato, qui fut le Capitaine du Peuple (Capitano del Popolo) de Pise, c'est à dire le dirigeant de la République Maritime, de 1215 à 1231, et qui fut l'architecte de l'Alliance entre Pise et la Maison de Savoie, fournissant à l'Archiduc Antonin les navires dont ce dernier fit usage lors de la conquête des Baléares puis de la Sicile.

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Ouf: je m'étais fixé comme objectif de finir tout l'arc "Quand les Montagnards Prennent la Mer" (Maintenant que c'est un Marchand de Pise l'Archiduc, on peut plus vraiment parler de "Montagnards" :p ) avant la fin du mois d'Août....

Le truc c'est que je pensais que cette partie de l'histoire serait torchée en 2-3 bûchettes de 30 pages en tout au maximum...

Au final ça m'a pris cinq bûches qui représentent quelques 72 pages de texte et d'image.

 

MAAAAAAIS: à moins de deux heures du mois de Septembre, j'ai posté ma dernière bûche: Mission Accomplished :vache-do:

 

Pour la petite histoire, textes et images comprises, les 11 épisodes de cet AAR commencé en Janvier couvrent en 188 pages quelques 225 ans d'une Histoire qui devient de plus en plus alternative.

Et vu qu'avec EU4 qui vient de sortir, la possibilité de transférer sa sauvegarde et de continuer jusqu'en 1821, il reste encore 500 années potentielles à couvrir... y a de la marge :p

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  • 1 month later...

Épisode 13: 1291-1318: Le Diplomate et la Zélote




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Stéphane Bernix:


Bienvenue à la Fortezza Vecchia, la forteresse qui surplombe la cité de Livourne. C'est là où, le 3 février 1236 wint au monde Pagano de San Miniato, dont le règne en tant qu'Archiduc de Bourgogne au tournant des treizième et quatorzième siècles marque le début de la fin du moyen-âge et les prémisses de la renaissance italienne.



La cité qui s'étend à nos pieds est en quelque sorte la première œuvre politique du futur archiduc, car c'est sous sa conduite que la petite citadelle va devenir le port d'attache de la puissante flotte de Pise, qui au XIVème siècle règne sans partage sur le commerce maritime en Méditerranée occidentale et le long des côtes atlantiques.



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Pagano de Savoie



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Wiliknia Moloka'i:


Pise, cité portuaire fondée par les Étrusques, est un important port marchand depuis au moins le Vème siècle avant Jésus Christ, à une époque où la cité était déjà un carrefour important entre la Gaule, Rome, les cités étrusques, Carthage, et la Grèce.



Livourne, par contraste existe depuis le XIème siècle, mais n'est encore durant la première moitié du XIIIème siècle qu'une petite place forte sans grande importance le long de la route qui relie Rome à Pise: la forteresse médiévale -dont il ne reste pratiquement plus rien- et le bourg qui s'étend à ses pieds ne comptent alors guère plus que 500 habitants.



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Retour à la Fortezza Vecchia


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Bernix:


La raison pour laquelle un petit fils de l'archiduc de Bourgogne voit le jour dans le fortin qui surplombe ce qui n'est encore qu'une petite bourgade puise ses racines dans l'histoire mouvementé de la République de Pise: celle-ci affirma son indépendance au tout début du XIème siècle en rejetant l'autorité de Lucques -alors capitale des marches de Tuscie-, mais fut reconquise un siècle plus tard par le Saint Empire avant d'être intégrée au patrimoine des Ducs du Brabant de 1129 à 1170. Une succession de révoltes de la population et des familles patriciennes durant cette période amènera finalement l'Empereur Christophe Salien à accorder l'immédiateté impériale à Pise, offrant à cette dernière à la fois une quasi-indépendance et une influence non négligeable sur les affaires du reste du Saint Empire en échange de son soutien dans la guerre qui oppose alors le Saint Empire à la dynastie Riyahdide.



La famille patricienne italo-allemande des San Miniato fait parti dès le début des familles les plus influentes de la Seconde République de Pise, et Éginolphe de San Miniato, le grand-père de Pagano, qui occupera le poste de Capitaine du Peuple (le nom donné au dirigeants de Pise) de 1216 à 1231 est considéré comme l'architecte de l'âge d'or de la République Maritime, car c'est sous son gouvernement que sera formé l'alliance entre Pise et l'Archiduché de Bourgogne, grâce à laquelle Pise étendra son empire commercial jusqu'à la lointaine Irlande.



En 1233 Pise arrache la cité de Sirte à Venise et ses alliés croates qui avaient un quart de siècle plus tôt arraché la région aux pirates qui y régnaient déjà du vivant de Virgile, et le successeur d'Éginolphe de San Miniato -Hartwig Vicopisano- fait de Folkhard de San Miniato -le fils aîné de son prédécesseur, alors âgé d'à peine 19 ans- le podestat de la cité.nouvellement conquise.



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Retour au bureau d'universitaire bordélique.


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Wiliknia Moloka'i:


Il est probable que la décision d'Hartwig Vicopisano d'envoyer le fils aîné de son prédécesseur ai d'abord été un moyen pour ce dernier d'écarter un jeune patricien avant qu'il n'ai l'opportunité de se constituer à Pise un réseau de soutien.


Le cadet de la famille -Éginolphe le jeune- est quant à lui un soldat médiocre, un franchement mauvais gestionnaire qui ne représente pas une menace pour le nouveau Capitaine du Peuple, qui lui donne à diriger un fortin alors sans grande importance. La plus grande réussite d'Éginolphe le Jeune aura été de réussir à séduire et à épouser Adeline, l'une des filles de Buonconte. Bien plus compétente que son époux, c'est elle qui dirigera en son nom Livourne puis Sirte quand il y sera nommé podestat en remplacement de son frère aîné mort prématurément en 1257.



C'est pour cette raison que Pagano est né à Livourne peu de temps après que son père y ai pris le commandement de la garnison, et c'est parce que son père et sa mère partent pour Sirte en 1257 qu'il va à son tour se retrouver à la tête de Livourne juste avant que la décision de faire de cette citée nouveau port de Pise.



Le port originel de Pise -situé à l'emplacement du quartier actuel de San Piero a Grado- a été petit à petit rendu impraticable par les alluvions de l'Arno qui s'accumulèrent dans la lagune au point de la faire totalement disparaître et d'enclaver Pise, et c'est alors sur Livourne, située à 20 kilomètres au sud de Pise que la République marchande va jeter son dévolu.



La réputation de "Pagano le bâtisseur de cités" est très surfaite. S'il est exact que durant les 18 années qui suivent, Livourne va sous sa direction se transformer énormément, mais il s'agit surtout du résultat de l'énorme investissement financier et humain de la république Pisane pour qui la construction d'un nouveau port est devenue nécessaire à sa survie.


Les deux forteresse de briques rouge que l'on peut voir aujourd'hui datent du XVIème siècle mais la "vieille forteresse" occupe le même emplacement que le fort médiéval qui est grandement étendu en même temps que le port de la cité est construit sous la houlette de l'architecte lyonnais Jean de Sain-George d'Espérance et à son fils Jacques. Les marais qui entourent le bourg sont asséchés: dans les terrains gagnés les plus proches de la forteresse sont construits plusieurs quartiers résidentiels qui permettent à Livourne de multiplier par vingt sa population en moins de deux décennies, les terres plus éloignées sont également drainées et rendus cultivables. Plusieurs décrets sont passés pour encourager le peuplement de la ville: Livourne est faite ville franche, un édit de tolérance est introduit afin d'attirer marchands et ingénieurs grecques, arabes et juifs, qui s'y implantent en grand nombre.



La construction de la cité et l'assèchement des marais alentour n'est pas uniquement financée par le trésor pisan: la piraterie et le trafic d'esclaves vont vite devenir l'une des principales sources de revenue de la ville, sous la houlette de Pagano de San Miniato et avec la bénédiction des dirigeants de la République de Pise: Livourne va ainsi rapidement devenir l'un des grands centres du trafic d'esclave en Méditerranée. Habitants du Maghreb conquis par le Saint Empire ou du Mali pris d'assaut par la France se retrouvent sur le marché aux esclaves de la cité en expansion, et si l'église Catholique interdit en théorie la vente d'esclaves chrétiens à des états non-chrétiens, il n'est pas rare que les victimes de raids pirates ou des populations de l'intérieur de la péninsule espagnole entrées en rébellion et capturées par les armées de leurs suzerains français, basques ou écossais finissent également à Livourne pour être finalement vendus à l'Ilkhanate -l'un des principaux "clients" de ce commerce à l'époque-.


Du fait de l'alliance qui lie Pise à l'Archiduché de Bourgogne, ce dernier sera le seul territoire à peu près épargné par les raids pirates, ces derniers ne voulant pas que l'accès à Livourne leur soit fermé. Ironiquement, cela amènera à la fois des esclaves en fuite à chercher refuge dans les territoires sous contrôle bourguignon, notamment la Sardaigne et la Corse, et dans le même temps un grand nombre d'habitants de ces mêmes îles à se lancer dans la piraterie et le trafic d'esclave car ils savent que la marine pisane ne prendra pas pour cible des navires qui mouillent dans des ports bourguignons. On estime qu'à partir dès la fin du XIVème siècle, la totalité des pirates corses et sardes sont eux-mêmes des descendants d'esclaves en fuite. Ainsi, l'Archiduché Bourguignon profitera grandement de la piraterie et du trafic d'esclave en Méditerrannée.



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Transition vers un nouveau bureau d'universitaire dont les fenêtres donnent sur la baie de Naples


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Quetzal Xochitili


Directeur du département d'Histoire à l'Université de Naples:



Pagano de San Miniato est Pisan de naissance et d'éducation: quand il prend le commandement de la garnison et de la bourgade de Livourne, il n'a jamais quitté le territoire de la République de Pise où il a grandi et étudié et rien ne le prépare à devenir le souverain de l'allié bourguignon, bien qu'il soit le petit fils du précédent Archiduc de Bourgogne.



Tout change en 1276 quand il accepte de devenir l'intendant des finances du Duc de Naples Rodislav de la branche Afanasiyenne de la Maison de Savoie. Ce dernier, qui a installé sa cour à Capoue, souhaite non seulement que Pagano administre les finances de son domaine, mais aussi qu'il fasse de Naples une cité digne de servir de capitale à toute l'Italie du sud.



Pagano de San Miniato tire profit des réseaux qu'il a tissé avec les marchands et banquiers pisans et florentins pour faire financer l'expansions de la cité. c'est sous sa direction que sont construits la cathédrale gothique de Naples et le Castel Nuovo -qui deviendra par la suite la résidence des Ducs de Naples-. Pise reçoit l'accès exclusif au port de Naples dont elle finance l'expansion, les routes de la cité sont pavées, un important réseau d'égout est reconstruit -une première dans l'Europe médiévale qui ne sera hélas guère imitée- et de nouvelles murailles sont construites. Quand Pagano quitte Naples pour prendre la direction de l'Archiduché de Bourgogne, sa population a dépassé les 90.000 âmes, faisant de cette dernière la troisième ville la plus peuplée de l'Italie médiévale après Venise et Florence et la plus grande cité dominée par la Maison de Savoie.



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Mais c'est surtout la révolte bénéventine qui va amener Pagano à se faire remarquer par les cours bourguignonne et du Saint Empire.



La région autour du Nouveau Siponto qui fut venitienne de 1232 à 1287 devient très vite un important foyer d'insurrection: les communautés vénitiennes et croates de la région se révoltent peu après la victoire de la Maison de Savoie sur Venise, révolte qui se répand bientôt jusqu'à l'ancienne province byzantine du Bénévent. Les troupes du Duc de Naples sont vites débordées par les rebelles qui prennent le contrôle de la moitié de ses domaines et menacent les cités situées sur la côte tyrrhénienne. Alors qu'un nouveau conflit ouvert avec Venise semble inévitable un an à peine après la fin de la dernière guerre ayant opposée la Cité des Doges et la Maison de Savoie, c'est Pagano de San Miniato qui parvient à obtenir un compromis: il offre à Serge de Bergame un domaine contenant les anciennes possessions vénitiennes sur la côte ainsi que l'ancienne province byzantine du Bénévent ainsi qu'un degré d'autonomie qu'il ne pourrait espérer obtenir de Venise en échange de la reconnaissance de la suzeraineté de la Maison de Savoie. Cela veut dire en substance que si la côte et le commerce maritime issu de cette région passent à nouveau sous influence vénitienne, l'ensemble du territoire reste un fief de la Maison de Savoie. Venise comme les seigneurs de l'archiduché de Bourgogne sont à cette époque las des guerres, et les deux partis acceptent le compromis: Serge de Bergame est élu "Prince du Bénévent" le 7 Juin 1288 et Pagano de San Miniato est acclamé comme le sauveur de la fragile paix entre les deux puissances méditerranéennes.



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Armond Richard:


Quand l'Archiduc Constantin décède à la veille d'une nouvelle campagne militaire, il n'a pas de successeur incontesté. Le Duc de Naples fait alors figure de favori, mais fidèle de l'église orthodoxe latine, il se butte au refus obstiné des seigneurs catholiques de l'Archiduché. Le choix de Pagano de San Miniato, qui va dès lors employer le patronyme de sa mère afin de rappeler qu'il descend lui aussi de la Maison de Savoie, est le résultat d'un compromis: Pagano est un proche du Duc de Naples Rodislav Afanasiyde, mais c'est un catholique; son élection plaît à l'allié pisan, mais il n'est le maître d'aucun fief et n'a ni les moyens, ni le tempérament d'imposer ses volontés aux grands seigneurs de l'Archiduché, jaloux de leur autonomie. Âgé de 55 ans, c'est un administrateur expérimenté et plus important encore, ce dernier n'a pas la soif de conquête de ses prédécesseurs et s'engage à ne déclarer aucune guerre durant toute la durée de son règne -son premier acte en tant qu'Archiduc sera d'ailleurs de signer la paix avec le Duc des Pouilles-.



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Bernix:


On raconte que c'est sous le règne de Pagano de Savoie que s'est formée l'idée de l'unité italienne.



Wiliknia Moloka'i:


Cette idée est essentiellement le produit de la propagande produite lors de la seconde moitié du XVème siècle. Les thuriféraires de la Maison de Savoie iront affirmer alors que le règne de Pagano fut si bénéfique, si progressiste, que marqué par la sagesse et la grandeur du souverain la population italienne commença à souhaiter voir la péninsule réunifiée sous la banière de la Maison de Savoie.



La réalité est tout autre: si le règne de Pagano est associé à une sorte d'apogée médiévale à partir de laquelle les propagandistes de la maison de Savoie broderont une fable pour justifier les ambitions de cette dernière, c'est d'abord et avant tout parce que son règne coïncide avec le maximum démographique médiéval: quand les épidémies et les famines frapperont l'Europe à partir de 1311, il sera facile alors de voir la période précédente comme un âge d'or.



Bernix:


Pourtant de nombreuses innovations et progrès ont bel et bien lieu durant le règne de Pagano



Wiliknia Moloka'i:


En effet: la fabrication du papier par l'exploitation de l'énergie hydraulique se répand et prélude la révolution intellectuelle qui arrivera par la suite avec l'imprimerie. Les progrès en ingénierie se traduisent par la construction de nombreux ponts qui facilitent le transport, de moulins qui augmentent les rendements agricoles, les marteaux hydrauliques amènent de grands progrès en métallurgie et en ferronnerie, mais ces progrès sont généraux en Europe et ne doivent rien à l'archiduc Pagano, même si on peut lui faire crédit d'avoir su employer les finances de l'Archiduché dans des projets d'intérêt publique plutôt que dans de nouvelles guerres de conquêtes, d'autant plus que ces projets, notamment au niveau des infrastructures permettront à son Archiduché de mieux supporter la crise du moyen-âge tardif que bon nombre de ses voisins.



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Reconstitution d'une papeterie hydrolique médiévale



Ceci étant dit, ses "grands talents" de diplomates n'empêcheront pas le déclenchement d'une nouvelle guerre entre le Saint Empire et la République de Venise durant laquelle il trouvera la mort; quant à la stabilité que son règne est supposé avoir apporté, il suffit de voir la violente guerre civile qui déchirera l'Archiduché moins d'une décennie après sa mort pour constater qu'il s'agit là d'une fiction de propagandiste.



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Quetzal Xochitili:


Certains progrès sont cependant à mettre exclusivement à l'actif de l'Archiduc Pagano: sa curiosité intellectuelle va l'amener à tisser des liens avec la Horde d'Or, et plus loin encore, avec l'ensemble de l'Empire Mongol, tant et si bien que Marco Polo affirmera en revenant de ses voyages que l'Archiduc de Savoie était connu et tenu en haute estime à la cour de Kubilai Khan -déclaration qui fera grincer quelques dents parmi ses compatriotes vénitiens-.


À travers les échanges avec cette dernière, l'Archiduché de Bourgogne obtiendra un accès privilégié au corpus académique de la Chine, de l'Inde et et de la Perse toutes passées sous domination mongole.



Un aspect important de son règne sera les grands travaux sanitaires effectués dans les cités de l'Archiduché de Bourgogne, à commencer par Naples. Pagano de Savoie fut un grand avocat de la théorie des miasmes. Cette théorie, aujourd'hui réfutée par la théorie des germes postulait qu'il existait des "airs" nocifs responsables des épidémies comme la dysenterie ou la Malaria et qu'il était nécessaire de chasser ces derniers des lieux de vie afin d'assurer la bonne santé de la population. Bien que basée sur des postulats erronés, cette théorie inspirera à l'Archiduc de Bourgogne des projets comme le pavage systématique des rues des grandes villes de son domaine, la construction de systèmes d'égouts et d'aqueducs sur le modèle Romain, la création de services public de nettoyage des rues, le recouvrement complet des évacuations des eaux sales… Toute une politique de salubrité publique qui restera unique en son genre en Europe pendant cinq siècles, et qui joueront un rôle méconnu dans les fortunes de la Maison de Savoie à partir du XIVème siècle.



Quant à a préférence pour la diplomatie sur la guerre va grandement améliorer la réputation et la situation de la Maison de Savoie. Cette dernière a réussi à prospérer en soutenant politiquement, militairement et souvent financièrement les dynasties qui se sont succédées sur le trône impérial, mais deux siècles d'expansionnisme quasi-ininterrompu ont valu à cette Grande Maison bien des inimités. Bien que souvent liées à la maison de Savoie par mariages, les voisins de cette dernière lui presque alors tous hostiles.



Or, pour beaucoup de ses pairs, Pagano restera un San Miniato, patricien d'une République Maritime et non l'héritier d'une lignée à l'histoire sanglante, et pour cette raison ses efforts diplomatiques seront couronnés de succès; il va parvenir à amadouer les anciens rivaux de la Maison de Savoie et empêcher la création d'une coalition hostile à cette dernière.


De plus, une fois les relations entre la Maison de Savoie et ses voisins apaisées, les unions matrimoniales déjà nouées serviront de fondation à un important réseau d'alliance: en Kabylie Mathilde von Raabs -fille de Richardine von Celle qui régna sur la Kabylie de 1259 à 1278 et d'Hartmann von Raabs, qui fut Duc de Toscane de 1229 à 1272- épousa en 1270 le Duc Albin II de Sicile: Nunzia de Savoie, la fille cadette de cette union succèdera à sa mère et à sa grand mère et donnera naissance à la lignée des Savoie d'Afrique. En Tunisie, Hartwig von Altmark, premier Duc de Tunisie après la conquête du pays par le Saint Empire qui régna sur cette dernière de 1242 à 1274 épousa en seconde noce Claudia de Savoie, la fille d'Ermenegilde de Savoie: le Comte de Vienne qui avait à la mort du Prince Castore écarté Clément -le très jeune fils de ce dernier- du trône du Dauphiné; Pierre von Altmark, le deuxième enfant né de ce mariage règnera sur la Tunisie de 1274 à 1315. à la mort d'Hartwig von Altmark, sa veuve Claudia épousera en seconde noce Giselbert von Raabs, petit fils d'Hartmann et duc de Toscane de 1273 à 1316. De l'autre côté des Alpes, la Maison des Rheinfelden, dont les membres règnent sur le Duché de Souabe depuis 1057 et sur la Franconie depuis 1081 sont liés depuis longtemps à la Maison de Savoie, le premier Duc de Souabe issu de cette famille ayant épousé l'une des sœurs de Pierre Premier de Savoie, mais ces liens seront resserrés avec le mariage en 1220 du futur Duc Bernard Premier de Franconie avec Gwenllian ferch Emrys, fille du premier Comte savoyard de Forcalquier 1237 de Délinda de Savoie- fille du Duc Cuccio de Haute-Bourgogne- et du Duc de Souabe Jacob von Rheinfelden.


Avec les efforts de l'Archiduc Pagano, ces mariages offrent à la Maison de Savoie un réseau d'alliés qui au début du XIVème siècle rivalise en taille et en puissance avec celui de l'autre puissante famille du Saint Empire: les von Sayn. Même si cette alliance aura finalement une existence relativement éphémère d'une vingtaine d'années, son existence opportune à cette époque charnière de la fin du Moyen-Âge permettra à la Maison de Savoie de s'imposer comme la faction dominante de la moitié Sud du Saint Empire.



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Carte politique du début du XIVème siècle


En Bordeau: Archiduché de Savoie


En Rose: Alliés de l'Archiduché


En Jaune Vif: Domaines des von Sayn


En Jaune Pâle: Vassaux des von Sayn


En Gris: Autres territoires du Saint Empire


En Blanc: États du Pape


En Marron: Royaume de Bohème


En Violet: Empire Byzantin


En Bleu Clair: Venise et états inféodés


En Bleu Foncé: France


En Vert: Empire Mongol


En Rouge: Autres états et principautés.




Et quand les épidémies et famines vont frapper l'Europe au XIVème siècle, la maison de Savoie supportera ces dernières mieux que ses alliés, car la plupart de ses membres vivront dans des cités aux infrastructures sanitaires en avance de plusieurs siècles sur leur époque, et l'affaiblissement subséquent des grandes familles ayant dominée l'Italie médiévale va créer une vacance du pouvoir dont les successeurs de Pagano tireront profit. Ainsi, bien que ce ne soit pas de la manière décrite au XVème siècle par les thuriféraire de la dynastie de Savoie, il peut être argué que l'Archiduc Pagano a bel et bien été à l'origine de l'unification de la Péninsule Italienne par ses successeurs.



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Wiliknia Moloka'i:


En 1305, un nouveau conflit, instigué par Pise, éclate entre le Saint-Empire et la République vénitienne. La politique d'apaisement que pratiqua l'Archiduc Pagano n'enraya en rien l'hostilité entre Pise et Venise. Pise seule maîtresse du commerce en Méditerrannée Occidentale et le long des côtes Atlantiques voit alors le rapprochement entre Venise et l'Empire Mongol comme une menace existentielle, n'ayant guère de doute sur le danger que représentait Venise si cette dernière s'alliait militairement aux Mongols. De fait, suite aux échecs de l'invasion de l'Archipel Japonnais en 1274 et 1281, les dirigeants mongols envisagèrent d'employer des ingénieurs arabes et vénitiens pour construire une flotte digne de leur empire, et une bonne partie du long séjour de Marco Polo dans la capitale impériale mongole de Campaluc (aujourd'hui Pékin) fut dédié à la préparation de ce projet , qui resta finalement lettre morte à cause des divisions internes de l'empire mongol et du déclin de la dynastie Borjigine.


Pour les élites Pisanes, il est alors urgent de terrasser la Sérénissime République avant qu'elle n'ai accès aux gigantesques ressources de l'Empire Mongol, un avis auquel l'Empereur Éginolphe Premier et l'essentiel de la noblesse du Saint Empire finit par se ranger.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


La guerre ne tourne pas à l'avantage de Venise: si cette dernière reste invincible sur la mer, ses possessions continentales sont vite prises. En désespoir de cause le Doge de Venise Amédé II, plus habitué aux intrigues politiques internes de Venise qu'à la guerre va engager une importante armée de mercenaires -on parle de 50.000 hommes affectés à la défense de la seule Lagune de Venise-. Mais le Condottiere basque Pascal, surnommé par ses hommes "Capitaine Navarre" que le doge de Venise charge de défendre la cité a de grandes ambitions personnelles. Plutôt que de se contenter de défendre la Lagune de Venise, il prend l'initiative d'attaquer la capitale Nakonide de Trévise, avant de mettre à sac toute la région, fief personnel de d'Éginolphe Premier. Ce dernier, qui pensait être en sécurité dans sa capitale car il supposait que jamais le doge n'oserait l'attaquer directement, réchappe de justesse au sac de sa cité durant lequel il est grièvement blessé. Ces blessures vont offrir au condottiere Pascal l'opportunité dont il avait besoin: de retour du pillage des domaines impériaux, il présente un ultimatum au peuple de Venise: si la population vénitienne refuse de le reconnaître comme souverain, il abandonnera cette dernière à la colère de l'empereur. Ayant encore le souvenir de la Guerre des Marchands qui deux décennies plus tôt avait vu une partie de la Lagune occupée par des troupes savoyardes, la population la population vénitienne prend cette menace très au sérieux et se révolte contre son Doge au mois d'Octobre 1306. En une seule journée toute la cité tombe sous la coupe du condottiere putschiste. C'est Marco Polo qui, en soudoyant quelques mercenaires au service de Pascal de Navarre, parvient in extremis à faire s'échapper le Doge déchu otage de son condottiere et l'emmène en Crimée où se dernier obtient la protection de l'empereur mongol Témur Khan.



La plus grande réussite du condottiere putschiste dans cette affaire sera le blocus d'information qu'il établira entre Venise et le Saint Empire. Jusqu'en février 1307, quand des diplomates mongols les informèrent finalement de la fuite du Doge de Venise, l'Empereur Éginolphe Premier et sa cour resteront persuadés que les mercenaires qui mirent à sac le Nord-Est de l'Italie agirent sur ordre d'Amédée II. C'est cette ignorance qui va sceller le destin de Pagano. L'Archiduc, fidèle à sa ligne de diplomatie et d'apaisement, tentera de trouver une issue négociée au conflit et proposera que le Saint Empire reconnaisse la domination de Venise en Méditerranée centrale et orientale en échange d'une distanciation de cette dernière avec l'Empire Mongol. Quand il obtient finalement de l'Empereur l'autorisation de partir négocier en son nom avec Venise, le Doge Amédée II a déjà été renversé, et quand il arrive à Mestre le 22 décembre 1306, il y est assassiné par le mercenaire Breton Guyomard sur ordre du nouveau maître de Venise.



Quand la mascarade du condottiere basque est finalement mise à jour, ce dernier reprend à son compte la proposition de l'Archiduc qu'il vient de faire assassiner: Pascal de Navarre, qui s'est auto-proclamé "Prince et Protecteur" de Venise, propose au Saint Empire la paix en échange de la fin des accords commerciaux entre la République Maritime désormais sous son contrôle et l'Empire Mongol. Il s'agit en réalité d'un accords de dupe, car s'il contrôle la Lagune, le Prince de Venise n'a aucun contrôle sur les comptoirs marchands orientaux ni sur une bonne partie de la flotte vénitienne restée fidèle au Doge déchu, et nul parmi l'aristocratie mongole n'a l'intention de le reconnaître comme souverain. Toujours est-il que l'Empereur Éginolphe Premier, alors à l'agonie des suites de ses blessures, accepte les conditions de Pascal et lui laisse le contrôle de Venise. La République Maritime va ainsi se scinder en trois morceaux: le noyau vénitien sur lequel Pascal règnera jusqu'à sa mort en 1322 depuis l'île de Torcello, dont il chasse les derniers habitants et converti en place forte; la République d'Ancône, jusque là inféodée à Venise qui va prendre son indépendance, et le réseau de comptoirs vénitiens restés fidèles au Doge déchu. Ces derniers péricliteront durant les décennies suivantes, la République en exil ne pouvant plus maintenir sa flotte en l'état car privée de son arsenal. En 1326, Armand d'Osimo, dont le grand père aura dirigé Ancône de 1304 à 1321 durant la chute de la puissance tutélaire vénitienne reprendra Venise et chassera le Condottiere Tybault, ancien bras droit et successeur de Pascal.


Ancône refusera de laisser l'ancien Doge revenir dans sa cité: Amédée II mourra en exil le 17 février 1339 à l'âge de 81 ans. Son neveu Cataldo deviendra Doge et sera autorisé à revenir s'installer à Venise, mais il sera limité à un rôle cérémoniel et ne sera en réalité guère plus que le pantin d'Ancône; la Sérénissime République a vécu.



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Quetzal Xochitili:


l'Archiduc Pagano ne laisse pas à sa mort d'héritier incontestable: il s'est marié sur le tard et son premier fils, prénommé Éginolphe lui aussi, naquit en 1294 alors que son père était déjà Archiduc. Le congrès des Seigneurs de Bourgogne réunit à Aoste ne parvient pas à élire un héritier parmi ses membres, et, comme lors de l'élection de Pagano, se reporte vers un membre sans fief de la Maison de Savoie: Alexandra Castoride, fille bâtarde de l'Archiduc Constantin et de sa cousine Févronia. Cette dernière est Orthodoxe comme sa mère, mais à la différence de l'ancien Duc de Naples Rodislav Afanasiyde qui n'avait pu réussir à s'imposer comme Archiduc du fait de sa religion, Alexandra parviendra à rassembler sur son nom non seulement les seigneurs orthodoxes mais également du fait de sa parenté le puissant parti Castoride: c'est le vieux Duc de Provence, Emrys de Savoie, troisième comte savoyard du Forcalquier depuis 1254 et Duc de Provence depuis 1269 qui en apportant son soutient à cette dernière met fin au blocage politique que connait l'Archiduché.



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Portrait d'Alexandra



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Armond Richard:


Dans un premier temps, les opposants de l'Archiduchesse Alexandra acceptent son élection et ne s'opposent pas à son règne, même quand cette dernière renoue avec les ambitions expansionnistes des prédécesseurs de Pagano et leur ordonne de mettre des troupes à sa disposition.



Alors que son prédécesseur avait commencé son règne en faisant la paix avec les Pouilles, Alexandra commence le sien en les prenant d'assaut. Afin d'apaiser les craintes des seigneurs Catholiques, elle affirme vouloir placer son demi frère Oreste Castoride, comme elle un descendant du Chancelier Ljutomisl Trpimirovic qui gouverna la Savoie devenue Archiduché de Bourgogne pendant plus d'un demi-siècle et à travers lui de la Maison Royale de Croatie qui règne sur les Pouilles depuis 1195.



Avec la déchéance et la fuite du Doge d'Amédée II, l'alliance en Croates et Venise est dissoute, laissant la Duchesse Dragana Trpimirovic qui règne alors sur les Pouilles dans une position précaire: Daniel Trpimirovic, petit fils et héritier désigné du Duc Ljutomisl le cruel ne règne que trois ans avant de laisser pour lui succéder une fillette d'un an à peine et une veuve enceinte. Sa sœur Dragana assume la régence, jusqu'à ce que les deux enfants de l'éphémère Duc des Pouilles meurent dans des circonstances mystérieuses.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


l'Archiduchesse de Savoie va grandement sous-estimer cette dernière, pensant que les soupçons qui courent sur son compte -on l'accuse d'avoir fait assassiner ses deux nièces pour s'emparer du pouvoir- sapent son autorité et que privée de ses soutiens vénitiens, elle ne pourra pas lui résister longtemps. Très vite les armées bourguignonnes déchantent: les armées des Pouilles, composées en majorité de Croates, loin d'abandonner la Duchesse lui restent fidèles, et cette dernière n'hésite pas à prendre en personne leur commandement, harcelant l'avant-garde et les éclaireurs bourguignons tout en prenant la Principauté Bénéventine d'assaut et faisant mettre à sac plusieurs villes et villages de l'intérieur des terres. Pendant deux ans, les petites Pouilles vont résister seules à la puissante Bourgogne.



Au bout de deux ans de conflit, alors que les armées de la Duchesse Dragana semblent sur le point de finalement céder, une nouvelle crise traverse le Saint Empire avec le déclenchement de la "Guerre des Marches": l'Empereur Éginolphe II, qui sera par la suite surnommé "le Magnanime" ne parvient pas alors à s'imposer aux seigneurs du Saint Empire: la Maison Nakonide est ressorti financièrement très affaiblie de la guerre contre Venise en grande partie à cause du pillage de ses terres en Italie du Nord, et c'est uniquement le soutient commun des puissantes Maisons von Sayn et de Savoie qui lui permit de monter sur le trône: la Maison de Savoie étant-elle même prise dans un conflit face à un ennemi plus résistant que prévu, son soutien perd de sa valeur et, ne craignant plus l'Empereur, les seigneurs des extrémités Nord et Sud du Saint Empire proclament en commun unilatéralement leur indépendance en Mars 1309.



la Duchesse Dragana met ce développement à profit et fait alliance avec les rebelles: les armées de Salerne contournent les armées Savoyardes et attaquent la principauté du Bénévent qui, mal défendue par ses maigres troupes terrestres, est intégralement occupée au mois de Juin, alors que les armées de Bourgogne sont prises au sud de la péninsule par le siège de Lecce.



Victorieuses dans les Pouilles, les armées de Bourgogne négligent les territoires Italiens pris d'Assaut par Salerne, et se concentre sur les places fortes toujours fidèles à Duchesse Dragana. Cette stratégie porte ses fruits dans un premier temps: Lecce tombe en Juillet 1309, Conversano est prise en Avril 1310, Otrante en Octobre de cette même année, et finalement les armées de Bourgogne mettent le 6 novembre en déroute les armées de Salerne à la bataille du Nouveau Siponto. Bari, la dernière place forte tenue par la Duchesse des Pouilles semble être elle aussi sur le point de tomber quand un deuxième front s'ouvre au nord: le Royaume de Bohème prend également fait et cause pour les rebelles opposés à l'Empereur Éginolphe II et ses troupes présentes en Lombardie se lancent à l'assaut du Piémont.



L'Archiduchesse Alexandra voit dans cette attaque l'opportunité d'arracher l'enclave Lombarde au Royaume de Bohème, et fait de la conquête de cette dernière sa priorité, abandonnant à leur sort des armées Bourguignonnes et les privant de renforts alors qu'elles sont à deux doigt de conquérir intégralement les Pouilles. De son côté, le roi de Bohème, Charles le Sage, appelle son allié le roi Arne II de Norvège à l'aide: la flotte de norvégienne se met en route, et quand elle arrive en méditerranée à la fin du Printemps 1311, elle établit la jonction avec les flottes des seigneurs rebelles d'Afrique du Nord: durant l'été plusieurs violentes batailles navales vont opposer en Mer Thyrenienne les flottes du Maghreb et de la Norvège à la flotte Pisane, rendant difficile le transport maritime le long de des côtes occidentales d'Italie et isolant un peu plus le Sud de l'Archiduché de Bourgogne.



Pise se retrouve dans la même situation que Venise un quart de siècle plus tôt: sa flotte, théoriquement bien plus puissante que celle de ses ennemis, est dispersée dans toute sa zone d'influence alors que les flottes norvégiennes et nord-africaines sont concentrées en un seul lieu et jouissent localement d'un avantage numérique. À la différence de Venise, Pise ne verra pas son territoire occupé par ses ennemis qui en Octobre 1311 échouent à prendre Livourne. Mais cette victoire, loin de rassurer les patriciens de la République Maritime, les poussent à rappeler autant de navires que possible et à défendre exclusivement la Mer Thyrenienne: l'Ouest méditerranéen ainsi laissé sans défense à partir du printemps 1312, ce qui permet aux flottes norvégiennes et maghrébines de s'emparer de Marseille, qui tombe en Juin 1312. Le Patriarche Orthodoxe de Marseille, Bérenger, plus haute autorité religieuse de l'église orthodoxe latine est assassiné durant la mise à sac de la cité phocéenne, qui va alors servir de tête de pont pour les armées bohémiennes qui attaquent la Provence, mettant à sac Arles et Aix.



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Wiliknia Moloka'i:


Alors que le Saint Empire fait face à une guerre civile, l'Ilkhanate Mongol met à profit l'instabilité de la principale puissance européenne pour prendre d'assaut la Pologne. Bien que la trêve de Kubilai Khan à l'égard des monarchies catholiques fut dissoute à la mort de ce dernier en 1294, ses successeurs Témur et Külüg continueront à maintenir des relations cordiales avec ces dernières, mais en 1311, l'Empire Mongol fait alors face à une crise de nature à la fois politique et économique: l'Empereur Külüg Khan décède en Avril 1311 après seulement quatre ans de règne, et si sa succession ne fait pas l'objet de querelles intestines -les 14.000 princes Mongols appelés pour l'élection du nouvel empereur choisissent unanimement Ayurbarwada, le frère de Külüg Khan, qui prend le nom de Buyantu Khan à on accession au trône-, le nouvel empereur hérite d'une machine bureaucratique devenue ingérable, alors que les dépenses somptuaires de la cour, les pensions et rentes versées aux princes mongols dont le nombre ne cesse de croître et l'expansion de la bureaucratie impériale ont provoqué une forte augmentation de la dette publique, que le gouvernement de son prédécesseur tenta de contrer en imprimant toujours plus de monnaie, au point de provoquer une très forte dévaluation du Chao -la monnaie de l'Empire Mongol-, ce qui poussent les seigneurs de l'Apanage Sud-Ouest de l'Empire à chercher à étendre de nouveau leur domaine afin de trouver de nouvelles sources de tribut.



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Portrait de Buyantu Khan



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Exemple de Billet de Banque employé sous la dynastie Yuan



Les armées mongoles se révèlent vite aussi redoutable que par le passé: la quasi-totalité des armées polonaises sont massacrées durant l'automne 1311, Cracovie est mise à sac en décembre 1311, et la totalité de la Pologne est soumise aux mongols dès les premiers jours du printemps de l'année suivante.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


Cette invasion va pousser le Saint Empire à revoir sa stratégie: En Septembre 1311, le Pape Eugène III appelle à la Croisade pour libérer la Pologne. Toutes les armées du Saint Empire qui ne sont pas déjà aux prises avec les rebelles ou leurs alliés sont mobilisées et partent à l'assaut de la Pologne. la Croisade de Pologne va être relativement courte: elle s'achève en avril 1314, deux ans à peine après la conquête de cette dernière par l'Ilkhanate. Plusieurs facteurs vont jouer en faveur des croisés: les seigneurs de la Horde d'Or, qui se sont converti au catholicisme durant le dernier quart du XIIIème siècle refusent de choisir entre leurs compatriotes et leur coreligionnaires à moins que l'Empereur Buyantu ne leur en donne expressément l'ordre. Or ce dernier fit de la réforme politique interne de son empire sa priorité et refuse de sacrifier hommes et ressources pour défendre l'aventurisme de ses vassaux. Dans le même temps, l'Ilkhanate fait face à plusieurs révoltes: à l'Ouest, les égyptiens s'étaient déjà soulevés en 1287-1289: cette rébellion avait été écrasée dans le sang et avait abouti à la destruction de la cité d'Alexandrie -cité qui avait été épargnée lors de la conquête de l'Égypte au début des années 1270-: Or à partir de 1312, c'est la génération des enfants des rebelles de 87-89 qui se soulève à son tour; au Sud, c'est la Péninsule arabique entre en rébellion dès la fin du XIIème siècle, alors que la Perse orientale se révolte en même temps que l'Égypte. En réalité, seulement un cinquième des armées de l'Ilkhanate étaient disponibles pour la Pologne: cela se révéla suffisant pour prendre le dessus sur le Royaume Polonais tant que ce dernier du se battre seul, mais mais pas pour faire face à une coalition croisée.



Très vite les dirigeants de l'Ilkhanate réalisent qu'ils ne parviendront pas à conserver la Pologne et ouvrent des négociations de paix. la Pologne ne retrouvera cependant pas son indépendance: Strasz de Rezekne, dernier roi de la lignée des Piast qui fonda le Royaume de Pologne et le dirigea pendant 350 ans ne retrouve pas son trône: le Pape le déchoit et offre la Pologne au roi de Hongrie dont les armées fut les principales contributrices de cette Croisade.



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Europe centrale à l'issue de la Croisade de Pologne



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Armond Richard:


Pour le Saint Empire, la croisade de Pologne a surtout été une distraction coûteuse: ni les seigneurs rebelles, ni leurs alliés Bohémiens, Scandinaves et Croates ne prirent part à cette dernière, espérant l'utiliser comme un répit pour reposer leurs troupes et reconstituer leurs forces. La Croisade sera néanmoins trop courte pour leur en laisser l'opportunité: les vétérans de la Croisade prennent le dessus sur les rebelles du Nord durant l'été et l'automne 1314. et la flotte Pisane, redevenue maîtresse de la Méditerranée Occidentale après le retrait de la flotte norvégienne en Mai 1314, envoie par le fond les flottes de Tunis et de Tanger durant le mois d'Août 1314. Vaincus, les seigneurs rebelles capitulent finalement et le conflit prend officiellement fin le 20 février 1315.



La situation est loin d'être aussi simple pour l'Archiduché de Savoie: les armées Bourguignonnes qui ne sont pas levées pour participer à la Croisade parviennent à grand peine à contraindre les troupes bohémiennes à se replier sur Marseille, et si Milan est prises par les armées de la Maison de Savoie en Septembre 1312, la Duchesse Dragana parvient à repousser les armées savoyardes hors des Pouilles, alors que des querelles internes à la Maison de Savoie sapent son unité: alors que les armées savoyardes victorieuses à Milan marchent sur Pavie, un conflit éclate en Sicile entre le Duc Albin II de Sicile et le Duc de Souabe Sébalde de Savoie: ce dernier revendique comme sienne la cité de Trapani, arguant qu'étant le petit fils du Comte de Palerme et Trapani Damien de Savoie cette dernière lui revient de droit. le Duc de Sicile demande l'arbitrage de l'Archiduchesse Alexandra qui prend son parti. Sébalde de Souabe rejette la légitimité de cet arbitrage et un conflit ouvert entre Souabe et Bourgogne éclate en Mai 1313.



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Quetzal Xochitili:


Trapani n'est que la goutte d'eau qui fait déborder le vase: le conflit qui éclate alors cristallise des tensions qui croissent depuis plus d'un siècle entre les branches Allemandes et Italiennes de la Maison de Savoie:



Comme ses prédécesseurs, elle s'appuie sur les élites marchandes et bureaucratiques des villes, mais elle arrive au pouvoir à une époque charnière: avant les grandes épidémies et famines qui marqueront le XIVème siècle, alors que l'Europe est alors plus peuplée et plus urbaine qu'elle ne l'a jamais été. Les seigneurs ruraux et les populations germaniques craignent alors être marginalisés au sein de l'Archiduché, d'autant plus que l'Archiduchesse, très pieuse pour ne pas dire ouvertement dévote privilégie ses sujets orthodoxes. Quand la Peste de 1311 arrive en Europe et tue roturiers comme nobles, dont deux impératrices: celle du Saint Empire et celle de Byzance, la réaction d'Alexandra est de redoubler d'efforts prosélytes, puisant allègrement dans les coffres de l'Archiduché, remplis durant le règne de Pagano afin de financer la construction de somptueuses cathédrales orthodoxes et payer des missionnaires de l'église orthodoxe laïque qui s'en vont prêcher dans les régions catholiques de l'Archiduché, notamment vers les vallées suisse, ce que les seigneurs germanophones et le clergé catholique vivent comme une provocation. Trapani est donc plus un prétexte qu'autre chose, mais c'est cette étincelle qui va bientôt embraser l'ensemble de l'Archiduché de Bourgogne.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


Malgré ce nouveau conflit, l'Archiduchesse Alexandra, rendue furieuse par le meurtre du patriarche de son église et par les exactions que les armées de Bohème ne manquent pas de commettre contre les fidèles orthodoxes qu'elles croisent, continue à se focaliser sur la Lombardie, la défaite du roi de Bohème désormais son unique priorité. Les armées Bohémiennes parviennent à repousser les armées bourguignonnes qui assiégeaient Marseille en Novembre 1313: elles quittent la cité phocéenne, traversent les Alpes malgré l'hiver, et arrivent en Lombardie au mois de Janvier 1314. Elles ne peuvent empêcher la prise de Pavie, tombée au mois de décembre, et partent à l'assaut des armées Savoyardes qui assiègent alors Crémone. En infériorité numérique et épuisées, elles sont aisément battues par les armées de la Maison de Savoie. Cette défaite amène en mai de cette même année le Roi de Bohème à la table des négociations en position de faiblesse; néanmoins, sachant que l'Archiduchesse Alexandra est prise dans deux autres conflits, il arrive à arracher un compromis: Milan passe à la Maison de Savoie, mais Pavie et Crémone restent sous contrôle Bohémien.



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Quetzal Xochitili:


Victorieuse en Lombardie, l'Archiduchesse tourne son attention vers les Pouilles: après sa défaite en Lombardie, le Roi de Bohème commence à diminuer son soutien aux rebelles du Saint Empire, et son allié Norvégien fait de même: la Méditerranée Occidentale de nouveau sous le contrôle de Pise, cette dernière transporte au printemps 1314 des mercenaires engagés par l'Archiduchesse Alexandra qui viennent en renfort aux déjà présentes dans le Sud de la Péninsule Italienne.


La situation semble finalement à l'avantage de la Bourgogne qui s'empare de Melfi à la frontière du Duché des Pouilles en Août 1314; et se dirige vers Bari où la Duchesse Dragana meurt le 23 novembre 1314, elle aussi dans des circonstances douteuses. Mais le décès au début du mois de décembre d'Oreste de Savoie à l'âge de 60 ans prive l'Archiduchesse de son prétendant pour le trône des Pouilles. Alexandra tente dans un premier temps de pousser malgré tout la conquête de la région, mais ses vassaux refusent de la suivre, et le nouveau duc des Pouilles, le fils de Dragana Spinetto di Lucca conserve son trône et son indépendance.



L'Archiduchesse Alexandra doit alors retourner son attention vers le duché de Souabe, d'autant plus que ce dernier a réussi à retourner contre l'Archiduchesse plusieurs seigneurs de Bourgogne: le Comte de Corse, Munio de Savoie. La garnison d'Aléria reste fidèle à l'Archiduchesse, mais ne parvient pas à reprendre l'île, ni à en empêcher le comte félon de prendre le contrôle de la moitié Nord de la Sardaigne, en grande partie à cause de l'arrivée en renfort de troupes venues du Bénévent, dont les dirigeants soutiennent le Duc de Souabe dans l'espoir qu'une défaite de l'Archiduché leur permette d'arracher leur indépendance.



Quand le vieux Duc de Provence meurt le 1er décembre 1315 à l'âge de 89 ans après plus de 60 ans de règne sur Forcalquier et 46 ans de règne sur la Provence, l'archiduchesse perd son principal allié catholique ce qui encourage d'autres rébellions: celles du Comte de Palerme Damien le Jeune et du Duc de Haute Bourgogne Vasily Afanasiyde, l'un des fils du Duc de Naples Rodislav Afanasiyde: ce dernier, bien qu'élevé dans une famille orthodoxe, se converti au catholicisme quand à l'âge adulte et prend finalement parti pour son coreligionnaires le Duc de Souabe. Ce qui semblait au début n'être qu'une querelle de succession autour d'une cité à l'extrémité occidentale de la Sicile devient une guerre ouverte pour le contrôle de l'intégralité de l'Archiduché de Bourgogne.



Durant l'année qui suit, les alliés du Duc de Souabe rassemblent leurs forces dans le but de porter un coup mortel aux armées loyalistes fatiguées par une croisade et deux guerres menées simultanément contre la Bohème et les Pouilles. De son côté l'Archiduchesse de Savoie lutte pour reprendre le contrôle de la Sardaigne et de la Corse, alors que le Bénévent rebelle parvient à prendre le contrôle de toutes les possessions Bourguignonnes en Italie méridionale et que la Sicile est coupée en deux.



Au nord, les armées des deux factions s'affrontent finalement à Habsbourg le 13 novembre 1317, bataille qui s'achève sur la victoire des loyalistes et la prise de la cité. Alors que l'Archiduchesse Alexandra semble avoir définitivement pris le dessus sur le Duc Sébalde et ses alliés, une trahison renverse le conflit: en Août 1318, alors que les armées loyalistes stationnées à Neuchâtel s'apprêtent à partir à l'assaut de Besançon, la capitale de Vasily Afanasiyde, le Duc de Savoie, Rodrigue, se révolte et rejoint le camp Souabe.



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Armond Richard:


L'Archiduchesse Alexandra ne s'est jamais vraiment souciée du territoire originel de la Maison de Savoie. Elle ne se rend de son vivant qu'une seule fois à Aoste, pour son élection et son couronnement, et passera le reste de son règne à Turin, déléguant le gouvernement du domaine Savoyard à Manrike, un membre de la branche basque de la Maison de Savoie fondée par le Duc de Sardaigne Eirenaios Premier. Manrike, comme son fils Rodrigue qui lui succède sont orthodoxes, mais Rodrigue est marié à Joanne, la sœur du Comte de Corse. Quand son père, resté loyal à l'Archiduchesse, le nouveau Duc de Savoie prend parti pour les alliés du frère de son épouse au détriment de sa coreligionnaire.



La mort subite et inattendue d'Alexandra Castoride à 45 ans le 21 décembre 1318 ajoute à la confusion: les seigneurs restés loyaux à la branche Castoride de la Maison de Savoie ne savent à nouveau qui choisir, et pour la troisième fois c#nsécutive, élisent pour les gouverner un membre obscur de leur Maison: Eudoxie Castoride, la nièce d'Alexandra hérite au début de l'année 1319 d'un Archiduché déchiré par la guerre civile.


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Épisode 14: 1319-1349: Eudoxie la Téméraire



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Stéphane Bernix:


«Dans la Maison de Savoie, garde toi des hommes, mais par dessus tout crains les femmes». Voilà ce qu'aurait déclaré l'Archevêque du Tyrol Folkard de Coir en visitant le Château de Berzé. Il faut dire que sur la période d'un siècle qui s'écoule de 1250 à 1350, des femmes tiendront les rênes de l'Archiduché de Bourgogne pendant 77 ans, 77 années durant lesquelles sous leur commandement l'Archiduché survivra à toute les crises et triomphera de bon nombre d'ennemis.



Cette forteresse médiévale, construite à l'emplacement d'un ancien camp de légionnaires romains et située stratégiquement à la frontière entre le Duché du Dauphiné et les Duchés de Haute et Basse Bourgogne servira de résidence à l'Archiduchesse Eudoxie la Téméraire et de Quartier général à son armée.



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Portrait d'Eudoxie Castoride



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Armond Richard:


Quand elle monte sur le trône savoyard de Bourgogne, le réseau d'alliances tissé par Pagano s'est déchiré durant le règne d'Alexandra, ne laissant la nouvelle archiduchesse de Bourgogne qu'un noyau de vassaux dont certains n'attendent qu'un prétexte pour l'abandonner à son sort.



Si Eudoxie est de religion catholique, Gentile son époux est orthodoxe, ce qui ne calme pas les rebelles catholiques, comme le montre la révolte de paysans catholiques qui secoue la ligurien et le sud du Piémont dès son accession au trône. À cela s'ajoutent de graves épidémies de pneumonie et de choléra qui secouent le sud de la Vallée du Rhône et affaiblissent d'autant plus la nouvelle souveraine de l'Archiduché.



Elle ne peut guère compter sur l'empereur Éginolphe II, alors en guerre contre la France pour le contrôle de la cité de flamande de Gand et de sa prospère industrie drapière. Pire, en Novembre 1320, l'Empereur germanique, concentré sur sa guerre avec la France, ira jusqu'à accorder leur indépendance aux duchés maghrébins de Kabylie et de Tlecmen, préférant abandonner -même si cet abandon ne sera que temporaire- une partie de son empire plutôt que de faire face à une nouvelle rébellion. Or la Duchesse Kabylie, Nunzia de Savoie est également duchesse de Sicile: des territoires du Duché de Sicile, seule la petite île de Gozo reste au sein de l'Archiduché de Bourgogne, tout le reste étant intégré à la principauté indépendante de Kabylie-et-Sicile.



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Wiliknia Moloka'i:


Le quatorzième siècle est celui de la Grande Crise Médiévale: l'optimum climatique médiéval s'achève au début de ce siècle: à partir de 1300, les étés cessent d'être assez chauds pour permettre une production agricole suffisante en Europe du Nord, et les grandes pluies du printemps 1315 provoquent un effondrement de la production agricole à travers l'ensemble du sous-continent et une explosion des prix: les aliments voient leur prix doubler en moyenne en Angleterre, le prix de la farine quadruple en Lorraine tant et si bien que même les paysants eux-même ne peuvent plus se payer une ration minimale de pain. De nombreux documents font état de cannibalisme, la famine poussant la population affamée au pillage des cimetières pour se nourrir, encore qu'il est impossible de savoir aujourd'hui quelle proportion de ces récits est simple colportage de rumeurs et quelle proportion est authentique.


En plus de la famine, le froid et l'humidité affectent une population déjà affaiblie par la faim qui souffre de pneumonie et de tuberculose dans des proportions bien supérieures à la normale, et même quand les grandes pluies cessent à la fin du printemps 1317, la population survivante est tellement épuisée par la famine et les épidémies que la production agricole ne repart pas, et il faudra attendre 1325 pour que l'agriculture d'Europe du Nord suffise à en nourrir l'ensemble de la population.



Si le Sud de l'Europe, et l'essentiel des territoires de l'Archiduché de Bourgogne ne sont pas touchés par les pluies de 1315-1317, ils subissent malgré tout le contrecoup du changement climatique: les régions les plus densément peuplées du Sud de l'Archiduché peinent à produire assez de nourriture pour l'ensemble de leur population, notamment urbaine, et des migrations de paysans et citadins venus d'Europe du Nord affectent les territoires bourguignons encore relativement épargnés par la famine.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


Comme Pagano et Alexandra, Eudoxie est élue par défaut: aucun des grands seigneurs de l'Archiduché ne parvenant à s'imposer comme chef, ils choisissent une nièce de la précédente archiduchesse faute d'avoir pu s'accorder sur quelqu'un d'autre.



Ce coup de dés va se révéler être un coup de chance inespéré, car Eudoxie Castoride va se révéler l'un des plus grand stratèges de sa génération.



Sa première décision de faire de Berzé sa résidence est un premier signe de son tempérament: elle délaisse la capitale historique d'Aoste et la capitale administrative de Turin pour s'installer aux frontières des terres du Duc félon Vasily Afanasiyde: manière pour elle de provoquer ce dernier mais aussi de s'imposer aux yeux d'officiers et de chevaliers qui ne lui sont pas encore acquis.



Une fois installée dans sa nouvelle résidence, elle entreprend de larges travaux pour renforcer les fortifications, mais aussi de terrassement pour permettre l'installation de camps militaires. L'Archiduchesse Eudoxie a très vite compris l'ampleur de la grande famine qui frappe l'Europe du Nord et l'intérêt qu'elle peut en tirer: celle-ci affaiblit énormément les armées de ses ennemis: les seigneurs de Souabe et de Haute Bourgogne ne pouvant plus nourrir correctement leurs soldats, un grand nombre désertent et s'adonnent au brigandage pour se nourrir, alors qu'au sein même de leur domaine, la criminalité augmente avec la famine et la crainte de révolte paysanne poussent les ennemis de l'Archiduchesse à replier les troupes qui leurs reste vers l'intérieur de leurs domaines.



Alors que ses ennemis se replient sur leurs places fortes, l'Archiduchesse se tourne vers les populations migrantes fuyant la famine: elle leur affirme que si ses ennemis triomphent, ils n'hésiteront pas à piller les régions encore fertiles de l'Archiduché, ne laissant rien ni à ses habitants ni aux réfugiés, et elle promet à ces derniers que s'ils l'aident à l'emporter, elle confisquera les terres des seigneurs qui se sont soulevés contre elle pour les leur donner. Suite à cette promesse, le Château de Berzé va devenir une école militaire improvisée où les officiers au service de l'Archiduchesse apprennent les rudiment du combat aux paysans.



Bernix:


Les officiers de l'Archiduché sont tous des nobles: des chevaliers voir des seigneurs féodaux eux-mêmes: comment l'Archiduchesse parvient-elle à les convaincre de mener une armée de roturiers?



Yang Wen-Zhuge-Li:


La famine et les épidémies ont également prélevé leur dû au sein de la chevalerie. En fait, au début du règne d'Eudoxie, la principale crainte de ses officiers est de manquer d'hommes: quand elle leur offre sur un plateau des milliers de nouveaux soldats, ils sont bien trop soulagés pour se plaindre des origines paysannes de leurs nouvelles troupes. De plus, l'Archiduché a tout au long de son histoire employé des mercenaires comme supplétifs de son armée, et les officiers savoyards n'ont pas pour tradition de faire du pedigree de leurs troupes une priorité.



Toujours est-il que tout au long de l'année 1319, l'archiduchesse reconstitue son armée à partir de migrants allemands, hollandais et français qui convergent vers la vallée du Rhône en quête d'une contrée qui échappe aux famines et aux grandes pluies qui ont noyées le nord de l'Europe. Lorsque ses armées partent vers l'est à la fin Août 1320, elle a pratiquement 30.000 nouveaux soldats à opposer à ses ennemis, qui ne s'attendaient à voir la nouvelle maîtresse de la Maison de Savoie lever une telle armée en si peu de temps. Méthodique et efficace, elle prend le dessus sur ses ennemis dès la fin de l'année 1319 et passe toute l'année 1320 à prendre une par une toutes les places fortes de la Haute Bourgogne, à la tête d'une armée dont les soldats se voient déjà posséder les territoires qu'ils traversent. Le 13 Février 1321, alors que ses armées victorieuses en Haute Bourgogne se préparent à attaquer le Duché de Souabe, son duc, Sébalde, capitule et abandonne ses alliés entrés en rébellion contre l'Archiduchesse: les Ducs de Savoie et de Haute Bourgogne ainsi que le Comte de Corse sont déchus de leurs titres, la Savoie repasse sous contrôle direct de l'Archiduchesse, alors que la Haute Bourgogne est donnée en fief à Sviatoslav, le plus talentueux des fils d'Eudoxie. Quant au Bénévent, voyant ses alliés du nord défait, il paye un énorme tribut à Eudoxie en échange du pardon de l'archiduchesse et du maintient de leur autonomie.



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Quetzal Xochitili:


La guerre n'est pas finie pour autant: le Duc de Toscane Milobrat von Raabs qui avait rejoint le Duc de Souabe au début de l'année 1319 et dont les armées sont encore fraîches ne capitule pas en même temps que Sébalde,



Milobrat parvient à tirer avantage des désirs de revanche de certains nobles de l'Archiduché: il parvient assez aisément à convaincre le Duc déchu de Savoie Rodrigue, qui en plus de la Savoie est encore seigneur d'Arborea et du nord de la Sardaigne -fief que lui laissa l'Archiduchesse Eudoxie- de se soulever une fois de plus, lui promettant d'appuyer l'instauration d'une Principauté Sarde jouissant de l'Immédiateté Impériale -c'est à dire vassale directe de l'Empereur germanique et non plus simple province bourguignonne-.


À Naples, il souffle sur les braises de la lutte fratricide entre les deux héritiers du précédent Duc, Rodislav Afanasiyde. Ce dernier mourut le 26 Août 1301 des suites d'un tragique accident à Naples: une poutre d'un bâtiment en construction chut sur son attelage pendant qu'il traversait la ville. Très vite la rumeur court à propos de l'accident: il se chuchote que la chute de la poutre n'était pas accidentelle et qu'il s'agirait en fait d'un assassinat orchestré par l'héritier de Rodislav: son propre fils, Trifon.



Bernix:


Quel crédit peut-on accorder à ces rumeurs?



Quetzal Xochitili:


Il est impossible de répondre plus de sept siècles après les faits. Toujours est-il que Vasiliy Afanasiyde, le frère cadet de Trifon sera convaincu de la justesse des rumeurs concernant son frère. En accord avec le testament de Rodislav, Trifon est fait seigneur du Duché de Naples et Vasiliy devient Podestat de la cité, et très vite les relations entre les deux frères se révèlent exécrables du fait des soupçons qui pèsent sur Trifon, et la promesse de soutient du Duc Milobrat est suffisante pour pousser Vasiliy à la révolte ouverte au mois de Janvier 1322. Jouissant de l'appui de nombreuses familles patriciennes de Naples et un avantage financier certain sur son aîné, il le détrône facilement et le fait prisonnier en Mars de cette même année. l'Archiduchesse Eudoxie qui avait passé les deux premières années de son règne à lutter contre ennemis et rebelles du Nord doit désormais faire face à à une situation similaire au sud de son Archiduché.



Ce dont on est sûr, par contre, sa correspondance privée, parvenue jusqu'à nous en attestant, c'est que le Duc de Toscane n'a aucune intention de tenir ses promesses faites aux deux seigneurs rebelles: son but est simplement de créer des diversion afin d'occuper les armées de Savoie pendant que les siennes attaquent son véritable objectif: prendre Pise et annexer la prospère République Maritime à son Duché.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


L'Archiduchesse n'est pas dupe des intentions de Milobrat: si elle délègue la reconquête de la Sardaigne à son époux, qui part mener la reconquête de l'île en Avril 1322, elle ignore totalement Naples pour se concentrer sur Pise et la Toscane: elle rassemble ses armées et les emmène en personne à Marseilles où s'assemble la flotte qui les transportera.



Pendant ce temps, les armées de Toscanes écrasent les armées pisanes à assiègent Cascina et assiègent Pise. Si la cité elle-même leur résiste, d'autres possessions de la République Maritime ne résistent pas aux armées de Toscane, notamment le port de Livourne, qui tombe le 31 Octobre 1322.



Pise assiégée, son port et son arrière pays occupés, les armées de Toscane poussent leur avantage et prennent la Ligurie d'assaut, où elles sont accueillies favorablement par les populations paysannes qui se sont soulevées contre l'Archiduchesse, et bien vite c'est au tour de Gênes d'être assiégée.



Mais ces avancées ne font pas dévier l'Archiduchesse Eudoxie de sa course: elle n'envoie aucun renfort vers Gênes, et en Juillet 1323 fait embarquer, sous le commandement du Duc de Provence Meylir de Savoie, 10.000 hommes rassemblés à Marseilles en direction des côtes Pisanes. Les armées de Toscane qui assiègent Pise et celles stationnées à Cascina sont prises par surprise et sont repoussées vers Florence. Les armées qui prirent Livourne tentent de tenir le port, mais les armées toscanes qui assiégeaient Gênes qui reviennent en renfort ne parviennent pas à briser le siège, et Livourne est finalement reprise en Avril 1324. Face à la menace de voir son domaine envahi, le Duc Milobrat s'avoue vaincu et cède les territoires de Lucques à la Maison de Savoie. l'éphémère Duc de Naples Vasily Afanasiyde est abandonné par ses soutien, fait prisonnier et livré à Eudoxie qui le déchoit de l'ensemble de ses titres et le fait enfermer dans les donjons d'Aoste, où il meurt au printemps suivant, le 16 Mars 1325. Le Comte Rodrigue résistera plus longtemps: il faut attendre avril 1328 pour que les armées commandées par le consort de l'archiduchesse ne viennent à bout des troupes rebelles: afin d'échapper à la captivité, Rodrigue, vaincu, prendra finalement la fuite en direction des montagnes du Gennargentu où il finira sa vie en exil.



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Quetzal Xochitili:


Le premier Janvier 1324, alors que la guerre fait encore rage entre la Bourgogne, Pise et la Toscane, l'Empereur Éginolphe II, victorieux contre la France, se lance dans à la reconquête du Duché de Kabylie. Les armées kabyles, trop peu nombreuses, ne parviennent pas à s'opposer à l'invasion germanique, et la Princesse de Kabylie-et-Sicile perd, quatre ans à peine après avoir obtenue son éphémère indépendance, l'ensemble de ses territoires d'Afrique du Nord ainsi que Trapani en Sicile.



L'Archiduchesse Eudoxie, enhardie par ses victoires caresse à la fois l'ambition d'étendre la domination de sa maison sur la totalité de la Péninsule Italienne et celle de reprendre le contrôle de la Sicile. Le 13 Janvier 1325, elle prend d'assaut la Sicile ainsi que le domaine de Maynard de Strewa: Duc d'Ombrie et des Abruzzes. Il est probable qu'une telle politique unilatéralement expansionniste n'aurait pas été acceptée en temps normal, mais la révolte de l'Archiduc de de Lorraine Baldemar von Sayn va créer au sein de l'Empire une confusion dont l'Archiduchesse Eudoxie saura tirer profit.



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Armond Richard:


Baldemar von Sayn devient Archiduc le 13 Septembre 1318 à l'âge de 26 ans. il est alors le deuxième homme le plus puissant du Saint Empire, dont un tiers des sujets vivent sur ses terres, qui s'étendent de la Hollande aux rives de la Mer Adriatique. Très vite, il se met à caresser l'ambition de devenir souverain d'un Royaume Allemand indépendant. Plus encore, il est lié par le sang et par mariage aux Savoie, l'autre puissante famille aristocratique du Saint Empire: sa mère Agathe est la fille du Duc Erainaios qui régna sur Gênes de 1275 à 1308 et son épouse Bénédicte est la fille de Spineto de Savoie, Comte de Besançon.



Baldemar escompte le soutient de sa cousine Eudoxie contre une dynastie Nakonide qu'il estime trop faible et dépendante du soutient des deux Grandes Maisons de Sayn et Savoie pour être légitime. Et de fait une alliance entre les Maison von Sayn et Savoie aurait constituée, au moins sur le papier une puissance égale à l'ensemble des autres fiefs du Saint Empire réuni. Mais Eudoxie ne va pas le suivre quand il se soulève en 1325. Tout au long de l'année 1324, elle va laisser planer l'ambiguité sur ses intentions, et négocier chèrement sa loyauté à l'Empereur Éginolphe II, qui pour conserver le soutien de l'archiduchesse de Bourgogne promet de ne pas s'opposer l'expansion de ses domaines.



Ainsi quand Baldemar von Sayn allié aux Ducs de Toscane, de Salerne et de Modène entre ouvertement en rébellion au début de l'année 1325, l'Empereur Éginolphe II lève sous ses bannières la moitié des armées de l'Archiduché de Bourgogne, pendant que l'autre moitié est utilisée par Eudoxie pour partir à l'Assaut des Abruzzes et de la Sicile.



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Quetzal Xochitili:


Cette région, située entre la République d'Ancône et les États du Pape fit autrefois partie du domaine de Mathilde de Toscane. Quand l'Italie est reconquise par l'Empereur germanique Henry IV au début du XIIème siècle, ce territoire devient le fief de la dynastie des Augustinides de Tübingen.



Ces derniers s'allièrent avec le premier roi de Bohème Indépendante Ordulf von Raabs et régnèrent sur une "Principauté de Spolette" indépendante de 1239 jusqu'à sa reconquête en 1257 par l'Empereur Ernst Rapotonen, qui inclue alors la région aux domaines de sa famille, où elle reste jusqu'en 1301, quand Maynard de Strewa, Comte de Spolette et de Pérouse, tire profit de l'éloignement des Rapotonen, qui après avoir perdu le trône impérial en 1266 au profit des Nakonides se replièrent sur leurs fiefs saxons et négligèrent leurs domaines italiens, offrant au Comte de Pérouse l'opportunité de s'imposer comme seul maître de l'Ombrie et des Abruzzes.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


La Sicile est le premier territoire attaqué par les armées de l'Archiduchesse Eudoxie: le port de Cefalù est pris le 8 Juillet 1325 par les troupes emmenées par le Maire de Verceil Jacob de Savoie, alors que les troupes de la Principauté Bénéventine prennent la cité de Chieti le 11 Juin 1326. Tout au long de l'année 1326 les armées siciliennes et abruzzaises vont perdre du terrain face aux armées de l'Archiduché de Bourgogne: en le 26 Août 1326, la garde de Palerme capitule, alors que les armées Bénéventines atteignent Spolète au mois de décembre.



Bernix:


Tout ne va pas aussi bien durant cette période.



Yang Wen-Zhuge-Li:


En effet: le domaine des von Sayn coupe le Saint Empire en deux, et les armées loyalistes latines et allemandes ont du mal à faire la jonction: plusieurs batailles tournent à l'avantage de l'Archiduc Baldemar durant cette période, et enhardis par les victoire de leur allié tentent de pousser leur avantage: Salerne prend Naples d'assaut en Octobre 1325 alors que les Ducs de Toscane et de Modène attaquent Trévise, poussant l'Empereur Éginolphe II à se réfugier avec sa cour à Milan, où il résidera jusqu'à la fin de la guerre.



Il faut ajouter à cela l'invasion de la vallée du Rhône par des mercenaires français passant par le Vivarais: cette région, autrefois province du Royaume Bosonide, fut conquise par le duc du Dauphiné Auguste Premier en 1256, qui en fit don à sa sœur Fosca, bru du Duc de Rainier de Provence. Par mariage, le Vivarais deviendra un domaine du Duc Albin II qui le conservera même après avoir perdu le titre de Duc de Provence et le transmettra à sa fille, Nunzia.



Ce territoire devint une enclave de la principauté de de Kabylie en 1320, et continua à faire partie du domaine de Nunzia de Savoie après 1324 et la reconquête de la Kabylie.



Comprenant vite qu'elle ne pourra conserver la Sicile si elle se bat seule, Nunzia quitte la Sicile dès le printemps 1325 et se rend en France, où elle parvient à convaincre Godefroy d'Anjou, Archiduc d'Aquitaine et de Neustrie méridionale, maître des trois quarts de le France cis-pyrénéenne de lui offrir un soutien logistique. Le Vivarais devient alors le point de ralliement de mercenaires français et catalans, officiellement employés par la Princesse de Sicile mais en réalité financés à sous main par Godefroy d'Anjou, qui traversent la frontière du Saint Empire et attaquent les terres de l'Archiduché de Bourgogne. Ces mercenaires évitent Lyon et ne prennent pas la résidence de l'Archiduchesse d'assaut, mais mettent à Sac la Vienne avant de passer en Savoie: leur but étant de converger avec les armées de Toscane et de Modène et de prendre d'assaut Milan où l'Empereur réside. Ces armées arrivent au Piémont en Novembre 1325.



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Domaine des Archiducs d'Aquitaine en Vert sur la Carte



La prise en tenaille de la cour impériale va échouer de peu par un atout que l'Archiduchesse Eudoxie conservait en réserve: au terme du conflit contre les ducs de Souabe, de Haute Bourgogne et de Savoie, elle tint parole et offrit aux réfugiés fuyant la grande famine d'Europe du Nord les terres confisquées aux seigneurs et châtelains félons: elle mobilise de nouveau cette population qui lui est redevable, et son armée de réfugiés climatiques, sous le commandement du Duc de Provence prend d'assaut par surprise l'arrière garde de l'armée de mercenaires français. Ces derniers ne parviennent pas à faire la jonction avec les armées de Toscane et de Modène: leur armée se brise en deux contingents, l'un qui force l'allure vers Turin et assiège la cité, l'autre qui, poursuivi par les troupes du Duc de Provence, traverse au printemps 1326 les Alpes en sens inverse et se replient vers le Vivarais.



Le 19 Août de cette même année, le Duc de Saxe Carloman von Weimar, vassal de Baldemar von Sayn chargé de l'occupation du corridor souabe reliant le nord et le sud des territoires restés fidèles à l'Empereur Éginolphe II et vaincu et capturé par ce dernier, ouvrant la route entre l'Allemagne septentrionale et l'Italie et la jonction des armées loyalistes est finalement effectuée en Avril 1327 sur les rives du Lac de Constance.



1327 voit également les armées de l'Archiduchesse prendre définitivement le dessus dans les Abruzzes et en Sicile: en Sicile, elles s'emparent du bourg de Butera le 22 août, gagnant ainsi l'accès à la côte sud de l'île. le Duc Meynard meurt le 7 mai de cette même année et son fils, Bouchard de Strewa, se replie avec les troupes qui lui reste sur Pérouse où il ne résiste que onze mois avant de capituler en Avril 1328 et de sauver son fief en jurant allégeance à l'Archiduchesse Eudoxie.



En Novembre 1328, La Sicile est intégralement contrôlée par les armées de Bourgogne: il ne reste à Nunzia de Savoie que Malte, qui est finalement prise par des troupes Pisanes en Janvier 1330.



Aubenas, où se sont repliées une partie des troupes franco-catalanes est prise par le Duc de Provence le 5 Octobre 1329. L'autre partie de cette armée de mercenaire qui assiégeait alors Turin est finalement mise en déroute le 2 Novembre 1330 quand les armées commandées par le maire de Verceil reviennent victorieuses de Sicile et se portent au secours de la capitale piémontaise.



Le 16 Mars 1330, le Comte du Vivarais, Guigliadore le troisième, est capturé par le Duc de Provence à proximité de sa capitale, Viviers, qui est prise le 7 Juillet 1330.



Vaincu et ne devant sa liberté qu'à la protection de Godefroy d'Anjou, la Princesse Nunzia de Sicile capitule finalement le 24 Novembre 1330: les provinces de Palerme et de Siracuse sont réannexées à l'Archiduché de Bourgogne, et il ne reste à celle qui fut avant l'indépendance de ses domaines l'une des plus puissante duchesse du Saint Empire que la province d'Agrigente, la principale île de Malte, et l'enclave du Vivarais.



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Quetzal Xochitili:


Alors que la situation semble tourner à l'avantage de l'Archiduchesse Eudoxie, la violence des batailles qui opposent armées loyalistes aux armées de la Maison von Sayn en Carinthie amène l'Empereur Éginolphe II à lever davantage de troupes de l'Archiduché de Bourgogne, laissant l'Archiduchesse Eudoxie à court de troupes. Cette situation pousse le nouveau duc de Toscane, Gilbert II, à prendre contact avec les patriciens bénéventins ainsi qu'avec le nouveau Duc de Sardaigne, Eirenaios III.



Eirenaios III est le petit fils du précédent duc Eirenaios II qui décède en 1328 après 52 ans de règne. Ce dernier, venu au pouvoir sous la régente Albina resta toute sa vie un allié fidèle des Castorides, mais son petit fils n'a pas l'attachement de son grand-père à la dynastie Castoride. Jeune -il n'a que 24 ans- et inexpérimenté, il ne se méfie pas du Duc de Toscane quand celui-ci lui promet de soutenir l'indépendance de la Sardaigne -une promesse qui n'est pas sans rappeler celle que le Duc Milobrat fit au Comte Rodrigue- s'il aide cette dernière à s'arracher au Saint Empire. Quant aux patriciens du Bénévent, ils n'ont cessé de souhaiter leur indépendance depuis la conquête de leur contrée par l'Archiduché de Bourgogne un demi-siècle plus tôt.



Le prince du Bénévent Bruno di Bergamo est alors déjà un homme malade (il meurt finalement le 19 Octobre 1332, à seulement 48 ans) qui a laissé les rênes du gouvernement à son neveu Rodolphe, celui-là même qui mena la conquête des Abruzzes et de l'Ombrie. Les troupes de mercenaires hongrois engagées lors de la conquête des Abruzzes et de l'Ombrie étant encore au service du Bénévent, ce dernier se pense alors en mesure de faire face à l'Archiduché et même de lui arracher le contrôle de toutes ses possessions en Italie centrale et méridionale.



Une troisième révolte éclate au début de l'année 1331, des suites d'une violente querelle de succession qui agite le Comté de Nice. le Comte de Nice, Sabas de Savoie, est renversé par son fils Arsène en Mai 1326. Or, l'épouse de Sabas, Catherine von Celle, fut Comtesse de Béjaïa avant d'être faite Duchesse de Kabylie après la reconquête de la région par Éginolphe II. Quand elle meurt en 1328, son fils Arsène devient Duc de Kabylie en plus de Comte de Nice. Le Duc Gabriel II de Gênes va alors être approché par Richardine de Savoie, la sœur cadette de l'ancienne princesse Nunzia de Kabylie, qui le convainc de l'aider à reprendre la Kabylie en faisant prisonnier Arsène. Quand ce dernier rend visite à ses possessions niçoises durant l'été 1330, il est fait prisonnier par Gabriel alors que Richardine lève une armée de mercenaires berbères pour reprendre le contrôle de la Kabylie. Ni l'Archiduchesse Eudoxie, ni l'Empereur Éginolphe II, ne sont en mesure de s'opposer au coup de force.



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Citadelle et Ville de Nice, gravure du XVIIème siècle



La nouvelle Duchesse de Kabylie se montrera prudente et renonce à l'indépendance de son domaine, mais le Duc de Gênes, enhardi par ses succès, proclame la restauration de la République de Gênes, République qui se veut bien entendu indépendante de l'Archiduché de Bourgogne.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


L'Archiduchesse Eudoxie va faire preuve de patience: en douze ans de règne, elle est allé d'une révolte à une autre et a acquis une grande expérience pour jauger les forces en présence. Quand les armées du nord et du sud des fiefs loyalistes du Saint Empire se rencontre au lac de Constance, elle prédit que du fait des troupes et des ressources à disposition de l'Archiduc Baldemar von Sayn, sa révolte continuera jusqu'après 1330 mais sera terminée avant 1335, prenant à contre pied la majorité de la cour impériale, dominée par des optimistes qui pensent alors que l'Archiduc rebelle est déjà à la veille de sa chute. Quand de nouvelles révoltes agitent son Archiduché au début de l'année 1331, alors qu'une partie non négligeable de ses vassaux et sujets épuisés par dix-huit années de guerre presque continue voient dans ces nouvelles révoltes le signe de la fin prochaine de l'Archiduché, Eudoxie sait que Baldemar von Sayn n'aura bientôt plus les ressources financières pour payer ses troupes: or, une fois l'Archiduc rebelle vaincu, les armées bourguignonnes levées par l'Empereur Éginolphe II reviendront au bercail et offriront à l'Archiduchesse un avantage décisif.



En attendant la fin du conflit entre l'Empereur Éginolphe II et Baldemar von Sayn, l'Archiduchesse Eudoxie choisi d'ignorer volontairement la Sardaigne et le Bénévent, n'ayant pas les troupes pour les reprendre, et elle se concentre sur Gênes. Ironie de l'histoire, c'est par la mer que l'éphémère république restaurée de Gênes tombe: le Duc Gabriel II qui s'est alors auto-proclamé Doge s'attend à une attaque en provenance des terres et concentre ses troupes à Nice et dans l'arrière pays ligurien: mais c'est par la voie des mer que des armées, emmenées par le Duc des Baléares Afanasiy III attaquent Gênes: la garnison de Monaco est défaite le 21 Avril 1331, et le port de Gênes occupé par les troupes de Majorque au moi de Juin: la "république restaurée" n'aura duré que cinq mois.



Devant la faiblesse de Gènes, le Duc Afanasiy III prend l'initiative d'envoyer un détachement de ses troupes vers la Sardaigne dès le moi de Mai 1331. Le Duché de Sardaigne résiste néanmoins bien mieux que l'éphémère république génoise et il faut attendre l'été 1332 pour que la situation change: l'hiver 1331 voit les armées de l'Empereur Éginolphe II prendre Modène et Florence, et les armées de l'Archiduc Baldemar abandonnent la Carinthie aux armée loyalistes en Janvier 1331. Alors que des troupes impériales commandées par le Duc de Provence remontent la vallée du Rhin et que le cœur bavarois des domaines subit les assauts des troupes commandées par l'empereur en personne, l'Archiduc Baldemar von Sayn s'avoue finalement vaincu en Mai 1332. Il restera le prisonnier de l'Empereur Éginolphe II jusqu'en décembre 1333, mais ce dernier ne le déchoira pas de ses titres et le laissera gouverner l'intégralité de ses domaines jusqu'à sa mort en 1338. C'est cet acte étonnamment généreux qui vaudra à Éginolphe II son surnom de Magnanime.



La fin de la révolte de Baldemar von Sayn aboutit à la démobilisation des armées de Savoie levées par l'empereur… et à leur immédiate remobilisation par l'Archiduchesse Eudoxie, qui les envoie immédiatement en Sardaigne et en Corse. Les armées du Duc Eirenaios III sont chassées de Corse en Janvier 1333, Cagliari tombe en Avril 1335, et la Sardaigne intégralement reconquise en Septembre de cette même année. Eirenaios III est déchu de son titre de Duc, et avec lui prend fin la lignée des Eirenaiosez, les ducs basques qui sept décennies durant régnèrent sur la Sardaigne et la Corse. Ces deux îles, ainsi que la Ligurie, sont données en fief à Wielislaw Odrowaz, le veuf de la précédente duchesse, Alexandra.



Plutôt que d'attaquer immédiatement le Bénévent, l'Archiduchesse Eudoxie donne alors deux année à ses armées victorieuses pour se reposer, laissant sans défense ses possessions au sud de l'Italie. Sa décision choque sa cour, mais reçoit l'approbation de ses officiers et la gratitude de ses soldats, qui pour la plupart ne sont ni chevaliers ni militaires de carrière, mais le plus souvent artisans et petit paysans roturiers conscrits dans l'armée. Au XVIème siècle, Nicolas Machiavel présentera les armées de l'Archiduchesse Eudoxie comme le prototype des armées citoyennes dont il défendra le concept, arguant que les armées de l'archiduchesses, bien que composée en majorité de soldats conscrits et non de militaires de carrière, furent capable de l'emporter sur des armées professionnelles plus expérimentées car l'Archiduchesse Eudoxie avait, en faisant preuve de nombreux égards à l'encontre de ses soldats roturiers, su instiller en eux la conviction que leurs fortunes personnelles étaient intrinsèquement lié aux fortunes de l'état qu'ils servaient.



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Statue de Nicolas Machiavel exposée à la Galerie des Offices



Théories du penseur florentin mises à part, la Principauté du Bénévent met à profit cette période de répit pour pour le contrôle de Naples et occuper les Abruzzes, progrès qui amènent une partie de la cour de l'Archiduchesse à demander à voix basse son abdication.


Eudoxie ne dévie pas de la stratégie qu'elle s'est fixée et attend l'été 1335 pour à nouveau mobiliser ses troupes: trois régiments de soldats de l'Archiduché de Bourgogne -plus de 10.000 hommes en tout- débarquent à Pescara en septembre et en remontent le fleuve jusqu'à Chieti où une large garnison de mercenaires est stationnée. Plutôt que d'attendre l'arrivée des soldats de l'Archiduché, les quelques 6.500 mercenaires hongrois descendent dans la vallée et attaquent de front les soldats fraîchement descendus. Prises au dépourvu par cet assaut inattendu, les troupes bourguignonnes sont massacrées: moins de 1.500 survivent à la bataille. Incapables de remonter sur les galères qui les ont transporté, mises en fuite par l'arrivée des Hongrois, ces survivants tentent de traverser les Apennins pour rejoindre Naples. Mais le Duché étant occupé par les troupes au service de la principauté bénéventine depuis l'automne 1333, loin d'y trouver secours, ils sont finalement capturés à Acerra après un périple de près de 300 kilomètres à travers les montagnes italiennes.



Bernix:


On ne peux pas dire que le résultat de cette bataille confirme les théories de Machiavel



Yang Wen-Zhuge-Li:


Certes, mais loin d'être démoralisées et de déserter l'archiduchesse, le reste des armées d'Eudoxie reste mobilisé et réclame vengeance, à la grande surprise l'aristocratie de l'époque qui le plus souvent considère les roturiers comme des déserteurs en puissance.



L'Archiduchesse Eudoxie finit par leur donner satisfaction, et c'est flanquée de ses deux meilleurs généraux -le maire de Verceil Jacob de Savoie, conquérant de Sicile et sauveur de Turin; et le Duc Meylir de Provence, qui mena les armées de Bourgogne contre les armées de Toscane puis contre les mercenaires français avant de reprendre la vallée du Rhin pour le compte de l'Empereur Éginolphe- qu'elle prend en personne le commandement des 22.000 hommes qui quittent Marseille en direction des Abruzzes au début du mois de Juin 1336. la garnison hongroise de Chieti ne tente pas d'attaquer de front cette seconde armée, bien trop importante, et se replie vers le nord en direction de L'Aquila, citadelle, construite à la fin des années 1250 sur ordre de l'Empereur Ernst Rapotonen afin de contenir l'influence papale en Italie centrale et qui contrôle la principale route reliant à travers les Apennins l'Ombrie aux Abruzzes. La prise de l'Aquila est sanglante: les soldats de l'archiduchesse qui souhaitent venger leurs compatriotes tombés l'année précédente refuse toute issue négociée, et Eudoxie leur donne satisfaction en les envoyant à l'attaque de la citadelle. Le général Jacob est tué pendant l'assaut, mais débordés par le nombre, les mercenaires Hongrois cèdent: l'Aquila tombe le 27 Juillet au terme d'un siège court et violent, et la totalité de ses défenseurs survivants -plus de 4.500 mercenaires- sont exécutés par les vainqueurs.



Cette sanglante victoire marque le tournant de la révolte bénéventine: Capoue est reprise par les armées Bourguignone le 21 Septembre, la forteresse d'Aversa tombe le 5 Novembre, et l'Archiduchesse Eudoxie installe ses quartiers à Naples le premier Décembre 1336.



La principauté bénéventine, qui ne contrôle plus que les territoires de son fief d'origine, tente une ultime manœuvre désespérée: trois régiments de mercenaires hongrois embarquent sous le commandement du Prince du Bénévent Rodolphe di Bergamo au Nouveau Siponto, remontent l'Adriatique jusqu'à Ancône -la République Maritime étant favorable à la révolte du Bénévent et de manière plus général hostile au puissant protecteur de Pise qui depuis la chute de Venise domine la quasi-totalité du commerce maritime en méditerranée- et de là traversent l'Italie septentrionale en direction de Turin.



Surprise et trop éloignée pour réagir à temps, Eudoxie ne peut empêcher la mise à sac du Monfrat et l'arrivée de troupes ennemies en vue de Turin au mois d'Octobre 1337, mais elle ne change pas pour autant ses plans, et laisse ses armées se reposer à Naples jusqu'au printemps 1338, quand elle prend finalement le cœur de la principauté rebelle d'assaut. Lucera tombe le 27 mai 1338, et la le Nouveau Siponto, capitale du Bénévent, est pris le 8 Juillet de cette même année. Le Prince du Bénévent tente un ultime coup de dés: ses armées abandonnent Turin et traversent à marche forcé la Toscane et le Latium dans l'espoir de prendre Naples et de Capturer l'Archiduchesse Eudoxie. La révolte bénéventine prend fin le 26 Août 1338: quand les 10.000 mercenaires hongrois encore au service du prince du Bénévent le désertent aux pieds de la Citadelle de Gaeta, le laissant seul face à l'Archiduchesse Eudoxie accompagnée d'une armée forte de 26.000 hommes après avoir reçu des renforts venus des Baléares. Au terme de sept années de rébellions, le Prince du Bénévent Rodolphe est finalement capturé: il restera le prisonnier d'Eudoxie jusqu'à sa mort en 1341.



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Armond Richard:


Les victoires de l'Archiduchesse Eudoxie sont entachées par plusieurs tragédies familiales: non seulement deux de ses cinq enfants présentent dès l'enfance des retards mentaux -son aîné, prénommé Gentile comme son père, et Eugénie, sa troisième- mais elle par dessus le marché en voir trois tomber gravement malades du typhus durant les années de guerre: Pierre, le jumeau d'Eugènie, jusque là promit à une brillante carrière est le premier à en mourir en Juin 1327, deux semaines après son 22ème anniversaire; Gentile, son aîné, en meurt le 2 Novembre 1331, il n'a pas encore 33 ans, quant à Sviatoslav Castoride, devenu Duc de Haute Bourgogne, chancelier et héritier de sa mère, il est atteint par la maladie au printemps 1334 et passe le reste de l'année cloitré dans sa résidence de Neuchâtel, souffrant de très fortes fièvres, de migraines aiguës et débilitantes, de diarrhées et de crises de vomissement qui le laissent déshydraté et très affaiblit. Il survit en dépit des pronostics très pessimistes de ses médecins, mais souffrira dès lors et jusqu'à sa mort de maux de taux de têtes si douloureux qu'ils le pousseront à se frapper la tête contre les murs et le sol et de crises de délires hallucinatoires.



À la mort et la maladie de ses enfants s'ajoute le veuvage, l'époux d'Eudoxie venu la rejoindre à Naples y meurt le 10 Avril 1337 à l'âge de 55 ans.



La guerre ne laissa pas à l'Archiduchesse Eudoxie l'opportunité de porter le deuil de ses proches, et la maladie de Sviatoslav ne lui laissera pas le temps de savourer sa victoire. le jeune Duc est de l'avis général toujours un esprit brillant quand il n'est pas pris de migraines ou d'hallucinations, et les troubles mentaux qui l'affectent vont être à l'origine d'une nouvelle révolte, déclenchée par le Comte de Berne Baldevin de Savoie.



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Wiliknia Moloka'i:


S'il est exacte que les crises de folies du Duc Sviatoslav exaspèrent sa cour et jouent dans la rébellion de son vassal bernois, cette révolte n'aurait guère durer sans l'influence de la famille Châtenois. Ces vieux ennemies de la Maison de Savoie soutinrent l'Empereur Éginolphe contre Baldemar von Sayn dans l'espoir de reprendre le contrôle de l'archiduché de Lorraine sur lequel ils régnèrent durant plus de 150 ans. Mais lorsque l'empereur magnanime libère son féal vaincu en lui laissant la totalité de ses fiefs, les Châtenois se tourne de nouveau vers les possessions de la Maison de Savoie. Il s'en prennent en premier lieu au Duché de Souabe: en décembre 1330, le Duc Eugène de Souabe, mobilisé par l'Empereur Éginolphe II et se battant contre les armées du Duc de Toscane est renversé par son cousin Munio resté sur le territoire souabe. Afin d'obtenir la bénédiction de l'empereur, ce dernier laisse planer le doute sur son allégeance, or le couloir souabe est alors le seul territoire liant les fiefs loyalistes du nord et du sud du Saint Empire, ce qui pousse Éginolphe II à accepter la révolution de palais de Munio. Après la défaite de Baldemar von Sayn, le Duc déchu tente de rallier ses partisans au sein de son duché, et s'ensuit une guerre intestine qui dure jusqu'en Octobre 1337, quand, tirant profit de l'affaiblissement mutuel des deux belligérants, Jacob Châtenois, fils benjamin du Duc d'Alsace Sigismond Premier, qui régna sur le duché de 1269 à 1285 renverse et capture Munio, qui mourra en captivité dans les donjons de son propre château en avril 1340.



Le Duché de Souabe conquis par la Maison Châtenoise, ces derniers vont tourner vers la Haute Bourgogne, et le Comte de bern, marié à la Comtesse de Lübeck, Gertrude Châtenois, est un allié tout trouvé. Un deuxième allié les rejoindra en la personne du Duc de Franconie Amédé II Rheinfelden: ils le convainquent de rejoindre leur cause en échange de la réunification de la Franconie, du Duché de Souabe et du Comté des Grisons sous sa seule bannière.



Bernix:


Je Croyais que le Duché de Souabe venait d'être conquis par Jacob Châtenois?



Wiliknia Moloka'i:


Il l'a été, mais le trône ducal de Jacob Châtenois est instable, et le but de sa Maison a toujours été le Duché de Haute Bourgogne, sensé servir de base à la reconquête de l'ensemble de la Lorraine. Or les Châtenois n'ont pas seuls les ressources de l'emporter contre l'Archiduché de Bourgogne, même si ce dernier sort affaibli de 25 années de guerres quasi-ininterrompues, d'épidémies et d'afflux de réfugiés fuyant la famine.



Ils proposent donc au Duc de Franconie un échange: il aide les Châtenois à chasser Sviatoslav Castordide de Haute Bourgogne et à prendre ce territoire, et en échange, ces derniers lui donnent le Duché de Souabe qui fut le fief de sa Maison jusqu'en 1309 quand il passa par héritage à Sébalde de Savoie ainsi que le Comté des Grisons, qui, s'il fut conquis par Pierre le Jeune de Savoie en Juin 1167, est gouverné par une branche cadette de la maison Rheinfelden depuis qu'en 1201 Sieghard Rheinfelden, le jeune frère de Léopold Rheinfelden, Duc de Souabe, de l'époque hérita du Comté de son Grand-père maternel Benvenuto d'Este.



Bernix:


On peut donc dire que les troubles mentaux du fils d'Eudoxie ne sont pas vraiment la source du conflit qui éclate.



Wiliknia Moloka'i:


Non: en fait, les manigances de la maison Châtenoise sont si évidentes qu'ironiquement, elles aideront l'archiduchesse de Bourgogne à convaincre la cour impériale que la folie -pourtant bien réelle- dont on accuse son fils n'est que calomnie et prétexte à la révolte. Loin de causer la chute de Sviatoslav, la révolte du Comte Baldevin de Berne aura pour effet de consolider la position de l'héritier désigné d'Eudoxie.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


La révolte du Comte de Berne éclate en Octobre 1338, et il est immédiatement rejoint par les ducs de Souabe et de Franconie. Leur soutient permet à Baldevin de prendre dans un premier temps le dessus sur le Duc de Haute-Bourgogne, qu'il chasse de Neuchâtel, dont il avait fait sa capitale en 1329 après en avoir évincé le jeune Comte Dominique de Savoie.



Sviatoslav se réfugie au château de Berzé, ce qui inspire les railleries de ses ennemis qui se gaussent dans un premier temps de voir ce seigneur qui prétend un jour régner sur l'un des plus grands fiefs du Saint Empire se ruer à l'âge de 37 ans dans les jupes de sa mère.



Mais les moqueries cessent vite quand en 1340 l'Archiduchesse reprend en personne la tête de l'armée victorieuse contre le Bénévent: les armées coalisées se replient vite sur Berne où elles passent l'hiver, pour être finalement écrasées aux portes de la cité le 1er Mars 1341. Vaincu, le Comte de Franconie abandonne à la Maison de Savoie une autre possession des Rheinfelden: Sienne -acquise par héritage en 1198 quand la Comtesse de Sienne Adeline von Raabs, fille de Berthe Rheinfelden, la Duchesse de Franconie de l'époque, meurt sans enfants- est annexée aux domaines de l'Archiduché de Bourgogne.



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Vieille vile de Berne



Poussant son avantage plus loin encore, elle tire profit de l'affaiblissement du Royaume de Bohème, qui sort vaincu d'une courte guerre l'ayant opposé au Saint Empire d'Août 1335 à Octobre 1336 pour le contrôle du Comté de Domažlice situé au sud de Prague, et de l'état de guerre civile perpétuelle qui agite son allié norvégien depuis le renversement de la Maison Royale des Yngling par le duc du Trøndelag, Tore le cruel, pour prendre d'assaut Pavie en Juillet 1341. La dégradation de la santé du Duc de Provence et Maréchal des armées de Bourgogne Meylir de Savoie (il finit par mourir le 17 juin 1342, à l'âge de 63 ans) ralentit un temps la campagne militaire, mais un temps seulement: la garnison bohémienne de la cité lombarde de Plaisance est battue le 30 Mars 1342, et Pavie tombe en Mars 1343.



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Armond Richard:


Entre deux conquêtes l'Archiduchesse Eudoxie trouve le temps de choquer les cours européennes en épousant en secondes noces le prince Arnold, le fils illégitime du dernier roi normand en Grande Bretagne.



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Wiliknia Moloka'i:


Le Père du Prince Arnold, le Roi Albert d'Écosse est issu de la maison aristocratique normande des di Lecce, famille qui participa à la conquête Normande du Sud de l'Italie au XIème siècle avant de rejoindre Guillaume le Conquérant quand il partit à la conquête de l'Angleterre. Jean le Grand, premier monarque de cette dynastie, s'empare du trône d'Angleterre quand en 1185 le dernier successeur en ligne directe de Guillaume, Bohémond le Juste, meurt de la pneumonie sans laisser d'héritier.



Cette dynastie atteint son apogée en 1314, une petite décennie à peine avant sa chute brutale, quand le roi Edmond d'Angleterre conquière l'Écosse. Mais les révoltes des écossais et les querelles de successions entre ses fils aboutissent vite à la ruine de sa Maison.


Son fils aîné, le roi Thibault II qui prend sa succession en 1320 meurt assassiné le 30 octobre 1320 dans un guet-apens de rebelles écossais: son règne aura duré moins d'une année.


Le fils de Thibault, Alexandre, le dernier des di Lecce à porter la couronne d'Angleterre, est tué en combat singulier par la duchesse d'Albany, Mariota la Grande de la maison royale écossaise des Dunkeld, le 1er Mars 1324: elle a alors 47 ans, il n'en a pas encore 23.


À sa mort les di Lecce perdent le trône d'Angleterre, qui revient à la Maison saxonne des Hucknall, mais ils conservent pour un temps le trône d'Écosse. Le Frère d'Alexandre, Edmond est proclammé roi sous le nom "Edmond II" alors qu'il n'a que 14 ans. Son règne s'achève au bout de deux ans dans des circonstances étranges (un accident de chasse qui a des allures d'assassinat), et la couronne revient au fils d'Alexandre, couronné roi à deux ans à peine.


Alexandre II meurt lui aussi dans des circonstances étranges: ses médecins parlent d'une intoxication alimentaire, mais il est probable qu'il s'agisse d'un empoisonnement: son "règne" n'aura duré que 8 mois.


La Couronne revient alors à un autre fils d'Edmond l'aîné, Maurice surnommé "le cruel" de son vivant, qui tentera de maintenir l'emprise de sa famille sur l'écosse par la violence, prenant les fils de plusieurs chefs de clans influents en otage et n'hésitant pas à pratiquer le massacre en guise de "mesure disciplinaire". Comme bon nombre de ses prédécesseurs, il meurt assassiné début 1330: ni le coupable, ni le commanditaire ne sont jamais retrouvé, et sa mort étant vécue comme un soulagement par le plus grand nombre, nul effort sérieux n'est en réalité fait pour les retrouver.


Son frère Albert est le sixième monarque à monter sur le Trône d'Écosse en une décennie seulement, et le dernier di Lecce à régner sur l'Écosse: règne interrompu une première fois en Octobre 1330 quand il est renversé par Martin, un autre de ses frères, après moins de six mois passés sur le trône. Il parvient à renverser Martin à son tour en 1334, et sera finalement définitivement détrôné en 1346 par Thomas Dunkeld, un membre de la famille royale écossaise venu du Badajoz, l'un des états ibériques fondé par les croisés écossais en 1181.



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Armond Richard:


Albert n'aura aucun enfant de son épouse légitime Mary de Northall, faisant d'Arnold, l'enfant qu'il a d'une servante en Octobre 1325 son seul fils. Mais il ne le légitimera jamais. Pour se débarrasser de ce qu'il considère comme un bâtard encombrant, il envoie dès son couronnement ce dernier "étudier" en Irlande, à Dublin, siège d'un important comptoir marchand de la République de Pise: il n'a encore que quatre ans. C'est à Dublin qu'il attire l'attention de ses précepteurs, impressionés par la précocité et la brillance intellectuelle de l'enfant. Alors qu'il semble parti pour être orienté vers une carrière ecclésiastique, il attire l'attention du patricien Pisan Ermanno Wullenpund. Il propose en 1337 au roi Albert, revenu pour un temps sur son trône, d'envoyer ce jeune élève brillant parfaire son éducation à Pise, proposition que s'empresse d'accepter Albert, trop heureux de l'éloigner davantage. Il passera son adolescence entre Pise et Livourne, avant de partir étudier à Turin, où il fera partie de la première promotion de la nouvelle université ouverte par l'Archiduchesse Eudoxie. c'est là qu'il rencontre cette dernière à l'occasion d'une visite officielle au début de l'été 1341, juste avant le début de la campagne de Pavie. Arnold plaît immédiatement à Eudoxie, qui l'emmène avec elle à Milan d'où elle supervise la conquête de Pavie. C'est là qu'elle l'épouse le 24 octobre de cette même année: il a 16 ans à peine, elle en a 61.



Bernix:


Ce mariage choque les cours européennes.



Armond Richard:


Énormément, mais ce n'est pas comme on pourrait se l'imaginer aujourd'hui la différence d'âge qui choque: les mariages où les époux sont très éloignés en âge étant très fréquents à cette époque. Non, ce qui choque la noblesse d'alors, c'est le fait que la puissante Archiduchesse de Bourgogne prenne pour époux un fils bâtard non reconnu par son père: officiellement, Arnold est le fils sans père d'une servante écossaise de basse extraction, et bien que l'identité de son père soit de notoriété publique, il n'est au regard des us et coutumes de l'époque guère plus qu'un fils de catin. Mais Eudoxie n'a cure du pedigree de son jeune époux, et après ses multiples victoires militaires, elle est dans une position de force telle qu'un scandale matrimonial ne présente nul risque d'ébranler son pouvoir et elle traite par l'indifférence les chuchotements outragés que ses espions lui rapportent.



Toujours est-il que son mariage n'a guère d'effet sur ses soifs de conquêtes: Eudoxie tire profit de la révolution bolognaise pour étendre davantage encore son domaine: Ruinés par leur révolte contre l'Empereur Éginolphe II, la branche florentine des von Raabs est évincée de la Toscane par la Duchesse de Ferrare Richardine Ludowinger en septembre 1340 après avoir régné sur cette région pendant près de 240 ans.



Or la conquête de la Toscane est coûteuse en or et en hommes, et la guerre entre le Saint Empire et la République d'Ancône déclenchée en Septembre 1341 à la demande de Pise pour le contrôle des derniers vestiges de l'empire marchand vénitien amène sur les terres du Duché de Ferrare des dizaines de milliers de soldats qu'il faut nourrir alors que le changement climatique du petit âge glaciaire se fait désormais sentir jusqu'en Italie, avec tous les effets que cela peut avoir sur la production agricole.



La grogne contre la Duchesse Richardine aboutit finalement à une révolte qui part de Bologne en Décembre 1341 fini par provoquer la fuite de la duchesse de Ferrare qui se réfugie à Florence en Juillet 1342, ses anciens fiefs s'organisant en "République Libre de Bologne".



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Wiliknia Moloka'i:


Si la faim provoquée par la présence de nombreuses troupes du Saint Empire entre Ferrare et Bologne est la goute d'eau qui fait déborder le vase de la "révolution bolognaise", il est probable que cette dernière ai été dès avant la conquête de la Tosacne par Richardine encouragée en sous-mains par l'Archiduchesse Eudoxie, puis financée par cette dernière, notamment via des pots de vins versés aux gardes de la duchesse déchu pour qu'ils se laissent déborder par la foule: son fils Sviatoslav ayant en effet effectué de nombreuses "visites de courtoisies" à Bologne entre 1336 et 1341, la révolte du Comte de Berne ne changeant rien à la fréquence de ces visites.



Si les dirigeants de la jeune République de Bologne espéraient trouver un soutient loyal en la personne de l'archiduchesse de Bourgogne, ils déchantent vite quand les armées de Bourgogne se mettent en marche à la fin du printemps 1343.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


La Campagne de Bologne est typique des campagnes de la fin du règne d'Eudoxie: courte et ne laissant guère de doute sur l'issue au vue des différences des forces en présence. Les armées de Savoie prennent d'abord pour cible Cervia, cité d'une grande importance stratégique du fait de ses salines, qui est prise en septembre 1343. Les armées de l'Archiduché de scindent alors en deux, une moitié partant assiégé l'ancien siège ducal de Ferrare, et l'autre moitié partant à l'assaut de Bologne. Les armées de la jeune république assemblées à la hâte quittent Bologne au début du mois de Janvier 1344 pour partir à la rencontre des troupes à l'assaut de leur cité, mais se battant à un contre cinq, elles sont écrasées par les troupes de Bourgogne. Les deux cités de la République Bolognaise sont assiégées en même temps et tombent presque simultanément: Bologne cède le 3 Juin 1344, et Ferrare capitule le lendemain. Bologne est obligée de céder Ferrare à la Bourgogne.



Saline_Cervia.jpg


Salines de Cervia



À peine sa victoire acquise l'Archiduchesse Eudoxie se tourne vers Parme. Parme est gouvernée par la famille di Lucca depuis qu'ils arrachèrent la cité à Mathilde de Toscane en 1119. Or, durant la régence d'Élisabetta di Lucca, qui fut la troisième épouse du premier archiduc de Bourgogne Pierre le Jeune son jeune frère reçu en héritage le Comté de Verdun, devenu depuis lors le siège de la branche parmesane des di Lucca. Eudoxie prend prétexte de l'éloignement et l'âge (il n'a que 10 ans) du jeune Comte Roger pour prendre d'assaut Parme et y installer la grande-tante du jeune comte, Walpurga di Lucca, la veuve d'Eneko Eirenaiosez, le plus jeune fils de Duc de Sardaigne Eirenaios II



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Wiliknia Moloka'i:


Bien que ses hagiographes aient par la suite affirmé que l'autorité d'Eudoxie ne fut plus remise en question après sa victoire à Berne, la réalité est que les dernières années de son règne sont de plus en plus mal vécues par le petit peuple, qui supporte mal ses campagnes à répétition. Plusieurs révoltes paysannes éclatent durant les dernières années de son règne, dans les territoires suisses, en Provence et même au Piémont. L'écrasement de ces révoltes est d'autant plus difficile que les armées de l'Archiduchesse sont pour l'essentiel composées de paysans et d'artisans originaires des régions dont les population ce soulèvent, ce qui se retourne contre elle au moment de sa campagne de Parme: les nouvelles des révoltes qui agitent les deux côtés des Alpes démoralisent les armées bourguignonnes. Craignant que ses troupes refusent de combattre leurs compatriotes, elle les stationne à La Spezia, à l'est de la Ligurie, et fait venir des Baléares et de Sardaigne des les troupes sur lesquelles elle s'appuie pour écraser les révoltes qui secouent son territoire. Les armées de Parme tire profit de la situation: elles s'emparent de Pavie en février 1343, rentrent au Piémont puis redescendent au sud et prennent Gênes au mois d'Août.



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Yang Wen-Zhuge-Li:


La crainte d'attaquer directement la Spezia scellera le destin des armées parmesannes: pensant tirer avantage des révoltes qui agitent la vallée du Rhône, elles se déplacent vers l'ouest en direction de Nice et de la Provence, mais les révoltes qui commencèrent en mars 1344 sont intégralement vaincues au printemps 1346: quand les troupes bourguignones stationnées à La Spezia se mettent de nouveau en marche à la fin du mois d'Octobre 1346, les troupes qui occupent Gênes quittent la cité et partent vers l'ouest. Elles sont interceptées à Albenga par les armées des baléares venues en renfort, se replient sur Savone où elles sont finalement prises en tenaille entre les deux armées et défaites le 16 Novembre. Cette victoire permet à l'Archiduchesse Eudoxie d'installer Walpurga di Lucca à la tête de Parme dans l'espoir que Constance Eirenaiosez, sa fille survivante, lui succède et fasse de Parme un fief de l'Archiduché.



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Wiliknia Moloka'i:


La campagne de Parme est la dernière campagne militaire du règne d'Eudoxie. Forcée par les révoltes de 1344 de prendre conscience que la patience de ses sujets est à bout, elle ne tentera plus d'étendre son territoire. Elle meurt le 21 Août 1349 après un règne qui dura plus de trente ans. Les seigneurs de l'Archiduché, rassemblés à Aoste, entérinent le mois suivant son testament: la conduite de l'Archiduché revient à son fils Sviatoslav, qui en accord avec les dernières volontés de sa mère donne en fief la Haute Bourgogne au prince Arnold qui s'installe au château de Laufenburg.


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Bon bin je crois que pour la suite de l'AAR c'est un peu foutu. Arrivé en 1440, je me suis dit qu'il était temps d'aller chercher le convertisseur de sauvegardes pour pouvoir continuer après 1444 sur Europa Universalis.



Sauf que le convertisseur ne fonctionne qu'avec la version 1.11 et que lancer cette dernière corrompt les données des sauvegardes faîtes avec des version antérieures.



Pas de problème, je me dit, la version 1.111 vient de sortir et n'endommage plus les sauvegardes. Ni une ni deux, je la télécharge, et... les sauvegardes ne marchent plus :><:



Le jeu en lui même marche toujours: je peux commencer une partie sans problème, c'est seulement si j'essaye de charger une sauvegarde faîte avec mon ancienne version 1.091 que ça déconne: le jeu se met faire tourner son petit sablier comme s'il était en train de charger les données, mais rien ne se passe même si j'attends 5-6 minutes alors que normalement, même en fin de partie quand les sauvegardes deviennent très lourdes, charger le tout prend 10 secondes à tout casser.



De là, il y a deux possibilités: possibilité un, c'est juste l'ordinateur qui est trop vieux et n'arrive plus à gérer le jeu (ce qui n'est pas impossible: je commence déjà à avoir de gros bugs graphiques quand je fais tourner EU IV), auquel, il suffit que je le remplace... Et vu que mon ordinateur a déjà dépassé la limite de son obsolescence programmée et commence à littéralement tomber en morceau, ça ne tardera plus, surtout que ces connards de chez apple on arrêté la série des mac book pro 15 pouces et que je vais devoir vite en acheter un avant qu les stocks ne tombent à zéro et que je sois forcé d'acheter un retina qui coûte au minimum 600 euros de plus à capacités égales :><:



La deuxième possibilité est que ce soit mes sauvegardes qui soient purement et simplement incompatibles avec la nouvelle version indépendamment de la machine qui le fait tourner, auquel cas sauf nouvelle mise à jour miraculeuse, le mieux que je puisse faire c'est de réinstaller l'ancienne version :(

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