Aller au contenu
Les Final Fantasy Forums

Suzumiya Haruhi no Yuutsu


Molochai

Messages recommandés

Une claque, une gifle, un OVNI, quelque chose de véritablement hors-norme. Difficile de trouver les mots une fois les 2H42 de film passé. On a cette étrange impression d'avoir vu quelque chose qui sort de l'ordinaire, c'est presque comme si on en ressortait sonné et qu'on n'avait pas réalisé ce qui vient de se passer. Pour une fois, j'ai vraiment envie d'exprimer mon ressenti d'une façon construite, je pense que ce long métrage le mérite amplement.

 

Prélude à toute chose, La disparition de Suzumiya doit être vu après que vous ayez vu la série Y COMPRIS ET SURTOUT LA SAISON 2. Ce film a été conçu dans la continuité de la série, et si vous le montrez à un profane, nul doute qu'il ne comprendra pas ce qu'il voit. Autant un Dark Knight peut être vu sans Begins, autant ne pas voir ce qui a été visionné précédemment ne paraît guère concevable. Cette avertissement fait, je peux passer, comme disent ces messieurs du jeu vidéo, à la critique.

 

Abordons (brièvement) le point de vue technique. Si d'un point de vue graphique et d'animation la série s'en sortait honorablement (hormis l'intégration de la 3D pas vraiment tout à fait au point), on peut dire qu'on voit vraiment qu'on est face à un film. Animation vraiment fluide, détails omniprésents, précisions des gestes, multiplications des plans qui restent rarement fixes (je n'ai pas vraiment vu de travelling fixe sur un décor ou un visage en particulier, il y a bien sûr des plans fixes, mais durent vraiment à chaque fois quelques secondes tout au plus), le tout avec la régularité impressionnante d'un métronome sur plus de 2H42. Kyoani a accompli un véritable travail d'orfèvre à ce niveau (hormis l'intégration de la 3D qui peut encore à mon avis progresser). Mais déjà, citez-moi un film d'animation qui dure plus de 2H30. J'ai beau cherché, je n'ai pas encore réussi à trouver (même si je suis certain que Nix va réussir à nous dégotter un truc chinois des années 60). Certains argueront que l'on regarde La Mélancolie, il s'agit déjà d'un long film coupé en six épisodes, et que le film n'est en fait qu'un long épisode. Je leur rétorquerai que les mises en scène et les budgets ne sont pas les mêmes et que La disparition mérite vraiment son traitement cinématographique.

 

 

Maintenant, plongeons dans le fond de ces 2H42 que je n'ai pas vu passer. La Disparition d'Hahuri Suzumiya porte vraiment bien son titre. Durant tout le film, on doit la voir en tout et pour tout 30 minutes, chrono en main. Ce qui est peu pour celle qui est censée être le personnage principal de la série. En fait, le film se concentre essentiellement sur Kyon et Nagato, le premier, parce qu'il subit les événements, la seconde parce qu'elle en est l'investigatrice (et non, ce n'est pas Suzumiya pour une fois!). Le ressort scénaristique est habilement géré et on assiste à la naissance d'un nouveau Kyon tout au long du film (mais heureusement toujours aussi sarcastique). Il va être confronté à un choix, lui qui se plaint toujours d'Haruhi, et comprendre que finalement, ce n'est pas si mal que de rester avec elle, au sein de la Brigade. D'ailleurs, leur double retrouvailles sont pour le moins assez forte : j'ai beaucoup aimé la première lorsque Haruhi lui fout un coup de boule (mais genre, coup de de boule qui fait vraiment mal) et la seconde, à l'hôpital où elle se dandine dans son sac à viande. J'ai beaucoup apprécié toute la partie introspection de Kyon sur ce choix qu'il fait. Ca fait très Evangelion sans en avoir la lourdeur, ni durer des plombes. Et on constate que son désir de revoir Haruhi est vraiment plus fort que tout. Sans elle, la vie serait moins drôle tout les jours, s'enterrerait vraiment dans un quotidien morne et routinier. Tout ceci pour dire que l'évolution du personnage est très bien rendu. Cette évolution va jusqu'à sa mort "métaphorique" au moment où il se fait poignarder (pour une fois, on voit du sang dans Haruhi !) et qu'on sent sa souffrance à vouloir tirer sur Nagato.

 

Concentrons-nous sur elle maintenant. Si un sous-titre devait être choisi, ce serait bien La Mélancolie de Nagato, que j'ai d'ailleurs déjà vu quelques fois sur le net ou sur un article d'Animeland. J'avais déjà dit dans un précédent post (j'ai relu tout le topic hier ^^") à tel point que Nagato était un personnage qui m'intéressait de plus en plus, alors que je la prenais au départ pour un clone de Rei. Le film confirme totalement cette impression. Mais elle ne peut être véritablement comprise que si on a subi les Endless Eight dans leur entier, les huit épisodes. On devient alors compatissant à ce qu'elle a subi, avec les 600 ans de vacances forcées et qu'au final, qu'elle décompense psychologiquement d'un coup sans férir ce qu'elle a accumulé dans un silence quasi religieux. On découvre ainsi une Nagato sous les traits d'une fille normale, très timide, tentant inconsciemment de retenir dans ce nouveau monde Kyon avec qui elle aurait probablement pu passer sa vie. Car au final, ce monde "sans Haruhi" est comme une déclaration d'amour, un cadeau de mariage en phase avec un Kyon qui ne s'était pas rendu compte à quel point Haruhi comptait pour lui. Pour une extraterrestre, elle paraît alors très humaine et ses sentiments transpirent quand les plans restent quelques instants sur le blanc de ces yeux. Je dirai que Nagato réussit une synthèse assez puissante dans le film : elle est à la fois décor et personnage. Décor à cause du monde qu'elle crée sans que celui-ci comporte la moindre divinité. Et personnage par ses sentiments qu'elle éprouve, en particulier pour Kyon.

 

Je passe brièvement sur les deux autres personnages du quintet. Koizumi a un rôle vraiment marginal dans le film et pour dire, fait juste acte de figuration. Quant à Mikuru, on comprend un peu mieux son rôle, notamment dans La Rhapsodie de la feuille de bambou. Son rôle est plus consistant que Koizumi, mais n'en reste pas moins limitée à la fille qui chouine et qui hurle à la vue de Kyon.

 

Au début, j'ai évoqué que ce film m'avait donné une claque. Je pense qu'en lisant ce que je viens d'écrire vous n'avez saisi que l'esquisse de ma pensée. Le film est tournée d'une très belle façon et n'en est pas moins original qui va au-delà de la simple comédie lycéenne. J'avais fait allusion dans un précédent post que Suzumiya demeurait avant tout un pur produit marketing. C'est vrai, ce film ne déroge pas à la règle. C'est un pur produit marketing, mais marketing deluxe. On a toujours des plans fan-service, l'enrobage est magnifique, il est destiné à ceux qui ont vu la série dont on reprend énormément de références pour faire plaisir à l'otaku de base. Au-delà de cela, même si l'animé reste l'adaptation de nouvelles que je n'ai jamais lu (et que certainement ne pourra jamais lire), l'ensemble de l'édifice est construit de telle manière que sans ces éléments, il devient incroyablement creux, son épaisseur se réduit en peau de chagrin. C'est là son principal défaut. Le film a besoin de la série pour être regardable et c'est bien dommage. Avec ce film, l'univers de Suzumiya, malgré son absence, prend une toute autre dimension. Son existence dépend des choix d'un individu qui découvre alors sa place au sein du groupe, et j'ai trouvé cette lecture très intelligente. Plus que tout, ce film est un aboutissement, il me semble difficile d'aller plus loin. Attention, je ne crie pas au chef d'oeuvre, mais c'est l'une des rares fois où j'ai ce sentiment de satisfaction, ce fait qu'il est au fond guère nécessaire d'aller plus loin. A la fin du film, je n'avais pas (et deux jours après toujours pas) envie de connaître ou d'avoir une suite à ce que j'ai visualisé.

 

 

Juste une question au final : quand on regarde une oeuvre, qu'attend-on d'elle? Je crois que sans message apocalyptique, ce film de Suzumiya, malgré son côté sectaire, apporte une réponse à cette question. Et certainement qu'on en reparlera encore dans dix ans.

 

Et un message pour ceux qui ont commencé de mater Suzumiya, mais n'ont pas encore fini : hâtez-vous rien que pour le film, vous ne le regretterez pas !

 

Ps : Je ne mets pas volontairement ici des images du film pour éviter tout spoiler

et parce que je suis flemmard après une telle bûche sans smiley

.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 196
  • Created
  • Dernière réponse

Top Posters In This Topic

Ah bah, t'as plus aimé alors ^^

 

Oui, le flm est vraiment dans la veine de la série, en mieux, en plus intense, en plus savoureux, et ce, malgré la longueur du film, qu'on ne voit absolument pas passer. Faut dire qu'on est impatient, nous aussi, de la retrouver, le monde est si terne sans elle :D

 

Par contre, Nagato en fille timide, bof bof, disons qu'elle est trop timide là, c'est limite autiste, un peu dommage, même si ça se comprend :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.
Remarque : votre message nécessitera l’approbation d’un modérateur avant de pouvoir être visible.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×
×
  • Créer...